Test DVD : Le tournoi

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Le tournoi

France : 2015
Titre original : –
Réalisateur : Elodie Namer
Scénario : Elodie Namer
Acteurs : Michelangelo Passaniti, Lou de Laâge, Magne-Håvard Brekke, Adam Corbier
Éditeur : Diaphana
Durée : 1h20
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 29 avril 2015
Date de sortie DVD : 2 septembre 2015

 

 

7 jours de tournoi dans un grand hôtel à Budapest. Un favori : Cal Fournier, 22 ans, champion de France d’échecs, génie immature, programmé pour la victoire, combat ses adversaires avec une puissance impressionnante. Déconnecté du monde, Cal se noie dans les jeux et paris permanents avec sa petite amie Lou et ses acolytes Aurélien, Anthony et Mathieu. Mais un adversaire pas comme les autres va enrayer cette routine huilée…

 

Le tournoi 1
 

Le film

[3/5]

Une salle immense dans un grand hôtel de Budapest. Une bonne centaine de petites tables, sur chacune trône un échiquier et, de part et d’autres de ces tables, des joueurs. Une estrade abrite les parties les plus prestigieuses, parties que l’on peut suivre sur un écran et qui sont disséquées en direct par des commentateurs auxquels il n’est pas interdit d’affubler l’adjectif « sportifs ». Dans la seconde qui suit, le 34ème Tournoi International de Budapest va commencer. Il commence. Un seul participant manque encore à l’appel, le favori du tournoi, le français Cal Fournier, tout nouveau champion de France. Avec un retard bien calculé, il pénètre dans la salle, tel un boxeur qui s’apprête à monter sur le ring. Il s’installe. Il est ivre mort et s’endort. C’est ainsi qu’Elodie Namer, dont c’est le premier film, nous fait faire connaissance avec la star du clan français, un clan qui comprend quatre hommes entre 20 et 30 ans et Lou, une jeune femme d’une petite vingtaine d’années. Malgré la présence à leurs côtés de Viktor, coach de Cal et ancien vice-champion du monde d’échec, cette troupe se montre d’une immaturité confondante, passant son temps à jouer, dans tous les sens du mot, à se déguiser et à s’affronter à coup de paris, le plus souvent totalement stupides. Si Cal est arrivé dans cet état pour son premier match, c’est à la suite d’un de ces paris : gagner ou non ce match en venant d’ingurgiter une bouteille de téquila. De vrais sentiments, Cal n’en éprouve aucun. Il s’apparente plutôt à un robot qui serait programmé pour gagner et, tout au long d’une année, le monde autour de lui, qui se limite à des hôtels un peu partout dans le monde et à d’autres joueurs d’échec, n’est que prétexte à jeux et à paris. Même la relation qu’il entretient avec Lou est prétexte à des paris et n’a rien de sentimentale. Toutefois, pendant les sept jours que va durer ce tournoi de Budapest, Cal va évoluer, va devenir un homme, un véritable humain. Pourquoi ? Parce qu’un caillou va venir se nicher dans une chaussure. Ce caillou, c’est Max, un gamin de 8 ans, un véritable génie des échecs, autodidacte, ne rentrant dans aucun des moules connus en matière de tactique. Un gamin qui va venir torturer l’esprit de Cal dans lequel le film nous a plongé, le faire tanguer, le faire vaciller.

 

Le tournoi 7
 

A priori, rien ne prédisposait Elodie Namer à consacrer son premier film au monde des échecs. Passée par la case ligne éditoriale d’une émission de télé-réalité et l’écriture de scénarios pour la télévision, c’est tout à fait par hasard que cette ancienne khâgneuse a rencontré des joueurs d’échec. Le goût lui est venu alors de pratiquer ce sport cérébral. Partant de zéro, elle a pu commencer à participer à des tournois au bout de six mois de pratique assidue. De fil en aiguille, l’idée de réaliser un long métrage de fiction sur ce monde fascinant a germé et les rencontres de grands maîtres internationaux qu’elle a faites durant cette période lui ont permis de servir de source d’inspiration pour les personnages de son film et de conseillers pour sa réalisation. Souhaitant s’éloigner du naturalisme, Elodie Namer et Julien Poupard, son chef opérateur, ont beaucoup travaillé sur les lumières et les couleurs, le mélange pour chaque plan d’une lumière chaude et d’une lumière froide et la prédominance du rouge arrivant à donner au film cette impression de conte qui était recherchée. Si l’écriture du film est le plus souvent assez solide, Le tournoi souffre quand même d’une baisse de tension très notable à son mitan, période qui correspond à la confusion existentielle de Cal, période pendant laquelle on sent un gros coup de mou au niveau de l’écriture du scénario. Il n’empêche que, globalement, on ne peut qu’être bluffé par la qualité de mise en scène dont fait preuve la réalisatrice alors qu’elle n’avait même pas réalisé le moindre court métrage. Le choix du comédien pour tenir le rôle de Cal était important. Elodie Namer souhaitant trouver un comédien pratiquant la boxe, elle a trouvé Michelangelo Passaniti dont le physique et les attitudes sont proches de ceux de Robinson Stévenin. Bon choix. Bon choix aussi que celui de Lou de Laâge pour interpréter le rôle de Lou : depuis plusieurs films, elle s’affirme comme étant une des comédiennes les plus prometteuses de sa génération.

 

Le tournoi 3

 

Le DVD

[4/5]

Le transfert de Le tournoi sur DVD a fait l’objet d’un travail remarquable de la part de Diaphana. C’est ainsi que, tout au long du film, le piqué de l’image est excellent et les choix effectués par la réalistrice et son chef opérateur, concernant les couleurs et les lumières, sont rendus avec beaucoup de justesse. On peut écouter le film en Dolby 2.0 et en Dolby 5.1, les dialogues en anglais et en hongrois étant sous-titrés en français, à l’exception notable d’une courte altercation entre une femme de ménage hongroise et son patron, en présence de Cal : ce dernier ne parlant ni ne comprenant le hongrois et le spectateur étant plus ou moins dans la tête de Cal, pourquoi l’aider à comprendre ce que Cal ne comprend pas ? Par ailleurs, on peut choisir d’accompagner le film d’une audio-description pour aveugles et non voyants et/ou d’un sous-titrage pour sourds et malentendants.

A première vue, les compléments semblent nombreux, mais en fait, seuls deux d’entre eux sont réellement intéressants. Il y a tout d’abord un entretien de 11 minutes avec la réalisatrice, entretien divisé en 4 chapitres : la mise en scène, la musique, les comédiens et les échecs. Le second consiste à visionner une partie d’échec, celle qui conclut le film : pendant 17 minutes, les coups joués et ceux qui auraient pu être joués sont expliqués par deux champions d’échec dont Fabien Libiszewski qui joue dans le film le rôle d’Aurélien, un des acolytes de Cal. Très intéressant pour peu qu’on ait déjà pratiqué le jeu d’échec, ne serait-ce qu’un peu. A côté de ces deux compléments, on trouve la bande-annonce, trois teasers d’une trentaine de secondes chacun et la possibilité de visionner les bande-annonces de 4 autres films, tous édités en DVD par Diaphana.

 

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