Test DVD : La tour du diable

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La tour du diable

 
Royaume-Uni : 1972
Titre original : Tower of evil
Réalisateur : Jim O’Connolly
Scénario : Jim O’Connolly, George Baxt
Acteurs : Bryant Haliday, Jill Haworth, Mark Edwards
Editeur : Artus films
Durée : 1h26
Genre : Fantastique, Horreur
Date de sortie cinéma : 14 juin 1973
Date de sortie DVD : 7 juin 2016

 

 

Accostant Snape Island, un îlot au large de l’Écosse, deux pêcheurs découvrent les corps de trois jeunes gens sauvagement assassinés. Penny, l’unique survivante, dans un état second, tue l’un des pêcheurs. Admise dans un hôpital, elle va raconter ce qu’elle a vu. Peu après, des archéologues débarquent sur l’îlot à la recherche de la tombe d’un roi phénicien…

 

 

Le film

[3,5/5]

Réalisé en 1972 par Jim O’Connolly, La tour du diable s’inscrit pile au tournant de deux époques du cinéma d’épouvante anglais : l’âge d’or de la Hammer est passé, et le genre est doucement en train de passer d’une esthétique gothique sophistiquée à une ambiance et un style baroques et décomplexés. Les événements de mai 68 en Europe ont largement contribué à libérer les mœurs, la censure s’assouplit et on n’hésitera dorénavant plus à se vautrer dans les excès en tous genres : plus gore, plus sexy, le cinéma british se retire le balai du cul et trouve une liberté de ton que d’aucuns pourront forcément trouver vulgaire. Comme son quasi-contemporain Une messe pour Dracula (Peter Sasdy, 1970), La tour du diable est pile à la croisée de deux époques, et n’arrive réellement à se décider entre le classicisme d’une esthétique léchée et les dérives sexy et gore des films de l’époque, signés par exemple Herschell Gordon Lewis de l’autre côté de l’Atlantique (Blood feast, 2000 maniacs!). Qu’importe : il mélangera les deux !

Le film mettra donc en scène une bande de hippies drogués et délurés, confrontés à un mystérieux culte primitif et sanglant dans une tour d’allure gothique. Si l’intrigue n’a rien à voir, le ton libre et volontiers provocateur de La tour du diable rappelle celui du Peuple des abîmes (Michael Carreras, 1968, toujours produit par la Hammer), et colle plutôt bien à l’histoire qui nous est narrée, opposant deux modes de vie (antique/contemporain) tout comme le film confronte formellement deux « écoles » du fantastique anglais. Plastiquement superbe, le film nous propose beaucoup de plans mémorables, et la mise en scène de Jim O’Connolly (réalisateur de La vallée de Gwangi, ce fameux western avec des dinosaures !) s’avère fine, efficace et étonnamment réfléchie ; elle contribue pour beaucoup à faire de La tour du diable un film paraissant sans aucun doute avoir coûté le double de son budget réel. Du côté des acteurs, on retrouvera avec plaisir Jack Watson (Le voyeur), Bryant Haliday (La poupée diabolique), Dennis Price (Les sévices de Dracula), Jill Haworth (La maison de l’épouvante), Anna Palk (Le corrupteur) et la trop peu connue Candace Glendenning, sosie 70’s de Delphine Chanéac et vue dans le Satan’s slave de Norman J. Warren.

 

 

Le DVD

[4,5/5]

C’est donc chez Artus Films qu’est débarqué en début de mois La tour du diable. Côté image, le film est proposé dans son format d’origine respecté, et dans une copie d’une beauté surprenante : le grain cinéma est bien présent, la définition ne pose pas de problème et les couleurs ainsi que les noirs font très bonne figure, dans les limites évidentes d’un encodage en définition standard bien sûr. Bien sûr, quelques poussières résiduelles persistent encore, mais on est vraiment en présence d’une superbe copie. Du côté des enceintes, comme à son habitude, l’éditeur est parvenu à retrouver une version française d’origine (au doublage délicieusement désuet), qu’il couple à la version originale anglaise. Toutes deux sont encodées en Dolby Digital 2.0 mono d’origine, et aucun souci majeur n’est à déplorer, malgré un léger souffle sur la VF.

Du côté des suppléments, on commencera avec la traditionnelle présentation du film, signée cette fois non pas Alain Petit mais Eric Peretti, qui remet le tournage de La tour du diable dans son contexte historique. Si bien sûr on pourra relever quelques approximations dans ses propos (si la Hammer est certes en pleine mutation en 1970, elle n’est pas encore sur le déclin, et qualifier des films tels que Comtesse Dracula ou Les sévices de Dracula de « films érotiques soft » est complètement erroné), l’ensemble se suit sans déplaisir et s’avère truffé d’informations et anecdotes passionnantes. On terminera le tour de la section bonus avec une galerie photos et les bandes-annonces de la collection « British Horror » d’Artus Films.

 

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