Test DVD : American Honey

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American Honey

 
États-Unis, Royaume-Uni : 2016
Titre original : –
Réalisation : Andrea Arnold
Scénario : Andrea Arnold
Acteurs : Sasha Lane, Shia LaBeouf, Riley Keough
Éditeur : Diaphana
Durée : 2h36
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 8 février 2017
Date de sortie DVD/BR : 13 juin 2017

 

 

Star, 17 ans, croise le chemin de Jake et sa bande. Sillonant le midwest à bord d’un van, ils vivent de vente en porte à porte. En rupture totale avec sa famille, elle s’embarque dans l’aventure. Ce roadtrip, ponctué de rencontres, fêtes et arnaques lui apporte ce qu’elle cherche depuis toujours: la liberté ! Jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse de Jake, aussi charismatique que dangereux…

 

 

Le film

[3/5]

« No future. C’est ce qui semble tendre les bras à Star, adolescente s’occupant de deux enfants qui ne sont pas les siens, au sein d’une famille quelque peu dysfonctionnelle, à la recherche d’un emploi. C’est pour ça qu’elle n’hésite pas bien longtemps lorsque l’occasion de fuir cette vie sans perspectives d’avenir se fait sous les traits de Jake (interprété par un très bon Shia LaBeouf). Elle part donc sur la route, avec une bande de marginaux, vivant de la vente de journaux en démarchant des particuliers. A la recherche d’un rêve Américain à priori inaccessible, elle va faire un bout de chemin rythmé par une histoire d’amour impossible et des soirées alcoolisées, tentant de se faire une place dans un petit groupe dirigé par Krystal (Riley Keough), avec qui le courant aura bien du mal à passer…

Ce genre de chronique sans réel enjeu, ou du moins sans dramaturgie classique et sa structure début-milieu-fin, peut vite se transformer en caricature de cinéma indépendant américain, entre les mains d’un réalisateur sans point de vue se contentant de dérouler les clichés habituels du genre sexe, drogue et rock’n’roll. Mais Andrea Arnold est une cinéaste plus subtile que ça. Déjà auteure de trois films remarqués des cinéphiles (Red Road, Fish Tank, Les Hauts de Hurlevent), et récipiendaire de deux prix du jury au Festival de Cannes pour les deux premiers (il s’agit donc de son troisième pour celui-ci), elle est coutumière d’un cinéma très sensoriel, toujours au plus près de ses personnages, et adepte du format carré, afin de ne pas détourner le spectateur des émotions primitives qu’elle cherche à faire passer. Alors que l’on pouvait attendre une chronique white trash dans l’esprit de cinéastes provocateurs tels que Larry Clark ou Harmony Korine, elle livre ici un instantané d’une génération perdue, sans chercher à choquer par des scènes de sexe ou de violence racoleuses qui détourneraient de l’essentiel. On se retrouve donc à suivre des personnages paumés tentant de survivre comme ils le peuvent, sans qu’il ne semble jamais se passer grand-chose de déterminant. La structure du film peut donc donner l’impression d’être répétitive, ce qui n’est pas faux, mais n’est pas gênant outre mesure, l’idée ici étant de faire ressentir des sensations enivrantes, comme si l’on faisait nous-mêmes parti du groupe.

Au final, même si American Honey pâtit d’un certain manque d’émotion ou de fulgurances qui rendraient sa vision inoubliable, on passe un bon moment en le regardant. Même sa conclusion qui n’en est pas une ne paraît pas un tic arty, mais semble la seule fin possible, la vie n’étant faite que de petites choses, parfois insignifiantes, sans forcément qu’il ne s’y passe des drames ou des événements importants. Libre donc à chacun d’imaginer ce qu’il adviendra de ses personnages, et de Star en particulier, lorsque la cinéaste a décidé qu’elle n’avait rien à y ajouter. »

Extrait de la critique de notre chroniqueur Sébastien Dard. Retrouvez-en l’intégralité en cliquant sur ce lien.

 

 

Le DVD

[4/5]

C’est chez Diaphana que débarque American Honey en DVD, et il nous faudra d’entrée admettre que l’on est en présence d’un DVD assez épatant, jouant habilement avec les limites du support SD pour nous proposer une expérience de visionnage vraiment optimale : le master est littéralement impeccable, et s’adapte parfaitement à la photo du film signée Robbie Ryan : définition et couleurs sont superbes et assez irréprochables, composant parfaitement avec un tournage essentiellement fait en en basse lumière. Côté enceintes, VF et VO s’imposent dans des mixages Dolby Digital 5.1 très dynamiques, avec une spatialisation qui explose littéralement dans la dernière partie du film.

Du côté des suppléments, l’éditeur ne nous proposera que la traditionnelle bande-annonce du film.

 

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