Test Blu-ray : Night call

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Night call

États-Unis : 2014
Titre original : Nightcrawler
Réalisateur : Dan Gilroy
Scénario : Dan Gilroy
Acteurs : Jake Gyllenhaal, Bill Paxton, Rene Russo
Éditeur : Orange Studio
Durée : 1h57
Genre : Thriller
Date de sortie cinéma : 26 novembre 2014
Date de sortie DVD/BR : 7 avril 2015

Branché sur les fréquences radio de la police, Lou parcourt Los Angeles la nuit à la recherche d’images choc qu’il vend à prix d’or aux chaînes de TV locales. La course au spectaculaire n’aura aucune limite…

Le film

[5/5]

En naviguant à vue dans les tréfonds les plus noirs de l’âme humaine, Night call tient finalement presque autant du film d’horreur que du thriller. Glauque, volontiers complaisant, l’électrochoc de Dan Gilroy va loin, très loin pour illustrer son propos, et slalome entre les genres pour faire réfléchir le spectateur sur sa position même de spectateur / voyeur. Une volonté carrément subversive à l’ère de l’image-reine, se rapprochant de la démarche de maestros du film de genre, tels le John Carpenter sur Invasion Los Angeles ou encore le George A. Romero sur Diary of the dead.

Antihéros total, le fantomatique Louis Bloom incarné par Jake Gyllenhaal évoque pêle-mêle les personnages de Travis Bickle (Robert de Niro) dans Taxi driver, Jack Early (Howard Duff) dans Shakedown ou encore Patrick Bateman (Christian Bale) dans American psycho. Autant dire que sa prestation s’avère des plus fascinantes…

Au début de La classe américaine, Orson Welles mourait en disant « monde de merde ». S’il s’abstient d’émettre un quelconque discours moral, Dan Gilroy semble ne pas être beaucoup plus enthousiaste vis-à-vis d’une société irresponsable et égoïste semblant constamment crier « We don’t give a fuck » à la face du monde. Le secret de la réussite de Night call est là : c’est celui de saisir cette espèce de spleen de l’air du temps forçant tout un chacun de nos jours à se replier sur soi-même, dans une sorte de misanthropie décadente, humainement suicidaire.

A quelques petits détails près, le constat social du film de Gilroy est le même que celui de l’angoissant Projet X il y a quelques années, dans un genre légèrement différent. Jamais vraiment où on les attendait, les deux films abordaient de front des incartades dans l’air frais de la nuit, prenant vite le parti de les métamorphoser de façon insidieuse en véritables plongées en apnée dans des univers cauchemardesques et incontrôlables, un peu à la façon du After hours de Martin Scorsese dans les années 80. Au final, le film de Dan Gilroy sera bel et bien ressenti -presque physiquement- par le spectateur telle une vibe de malaise ininterrompue, encore accentuée par la musique omniprésente et oppressante (omnippressante) de James Newton Howard.

Le Blu-ray

[4,5/5]

D’un point de vue purement technique, le Blu-ray de Night call édité par Orange Studio, c’est littéralement la Rolls du support. Le transfert est de toute beauté, il n’y a vraiment rien à redire. Les couleurs pètent la forme, les noirs sont abyssaux, le piqué est d’une précision époustouflante, et aucun souci de compression ne vient jamais gâcher la fête. Côté son, VF et VO sont encodées en DTS-HD Master Audio 5.1 et proposent une spatialisation des effets est tout simplement re-dou-ta-ble, il y en a partout, le caisson de basse ne chôme pas, bref, c’est du lourd.

Du côté des suppléments, on retrouvera tout d’abord un teaser « virale » reprenant, face caméra et à toutes les sauces, un des speachs les plus marquants du film. Ensuite, outre la traditionnelle bande-annonce et une featurette très intéressante mais également malheureusement singulièrement trop courte (et riche en spoilers, à ne surtout pas regarder avant le film !). On y entend tout de même le réalisateur / scénariste Dan Gilroy s’exprimer sur ce qu’il voulait faire et la préparation de Jake Gyllenhaal pour le rôle, mais on aurait aimé tout savoir sur les coulisses du film.

Et pour ceux qui comme nous ont adoré le film ou auraient encore des doutes, on vous renvoie également vers l’époustouflante critique de notre rédac’ chef Pascal Le Duff.

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