Test Blu-ray : Les évadés de Maze

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Les évadés de Maze

 
Royaume-Uni, Irlande, Suède, Allemagne : 2017
Titre original : Maze
Réalisation : Stephen Burke
Scénario : Stephen Burke
Acteurs : Tom Vaughan-Lawlor, Barry Ward, Martin McCann
Éditeur : Koba Films / L’atelier d’images
Durée : 1h32
Genre : Drame
Date de sortie DVD/BR : 11 avril 2018

 

 

1983, Irlande du Nord. Maze est l’une des prisons de haute-sécurité les plus modernes et les mieux gardées d’Europe. Larry Marley élabore un incroyable plan dans le but de s’évader avec ses camarades de l’IRA. Pour réaliser cet exploit, il doit se rapprocher du gardien Gordon Close. Un jeu de manipulation s’installe entre les deux hommes que tout oppose et dont ils ne ressortiront pas indemnes…

 

 

Le film

[3/5]

Avec Les évadés de Maze, le scénariste / réalisateur Stephen Burke s’était lancé un défi de taille : celui de reconstituer l’évasion de la prison de haute sécurité de Maze, s’étant déroulée fin septembre 1983, qui demeure encore à ce jour la plus grande évasion carcérale de l’histoire du Royaume-Uni, puisqu’elle a vu filer 38 prisonniers de l’IRA au nez et à la barbe de tout le monde.

Extrêmement politisée, cette évasion a fait couler beaucoup d’encre il y a 35 ans, et littéralement trembler le gouvernement britannique, tout en servant –ce qui est somme toute assez logique– de gros « coup de pub » à l’IRA. En choisissant de se frotter à un tel sujet, forcément toujours aussi sensible de l’autre côté de la Manche, Stephen Burke ne pouvait pas se permettre de se « louper ». Il livre donc avec Les évadés de Maze un film extrêmement sérieux et documenté, prenant bien soin d’éviter tout manichéisme autant que toute glorification des actes perpétrés en 1983, que cela soit par les membres de l’IRA ou ceux du personnel pénitentiaire. Par conséquent, les enjeux narratifs développés par le film de Burke sont clairement forts et chargés de sens, et le cinéaste parvient à installer une reconstitution fidèle et riche en tensions de toutes sortes, presque proche du documentaire : aucun des protagonistes n’est réellement présenté comme un « héros » cinématographique flamboyant, ce sont tous des types lambda, incarnés par des acteurs peu connus chez nous, même si les amateurs de séries TV britanniques reconnaîtront à coup sûr dans le lot quelques visages connus.

Et si cet attachement à retranscrire la réalité de la façon la plus juste qui soit est probablement la plus grande force du film, elle marque probablement également un peu les limites des Evadés de Maze… Car si l’on se remémore les « grands » films d’évasion ayant marqué le genre depuis des années, on constate que même si l’on met de côté les libertés prises avec la notion de réalisme, tous sont avant tout portés par des figures héroïques fortes, et le plus souvent incarnés par des acteurs pleins de charisme (Steve McQueen, Clint Eastwood…). Le film de Stephen Burke, quant à lui, refuse obstinément de rentrer dans ce moule, et demeure un film âpre, réaliste et sans concession, même s’il concède naturellement au grand spectacle dans son dernier tiers (avec d’ailleurs une belle énergie). On doute en revanche qu’il atteigne un jour le degré de notoriété des classiques du genre, pour la simple raison qu’il ne quitte jamais les rails de la reconstitution réaliste pour bifurquer vers le grand spectacle – ce qui pourra être vu, selon sa sensibilité, comme un défaut ou une qualité !

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

Le Blu-ray édité par Koba Films en association avec L’atelier d’images est assez sublime dans son genre. Restituant parfaitement les tons froids désirés par Stephen Burke et son directeur photo David Grennan, le transfert est de toute beauté, proposant un piqué incroyable, ainsi que des textures et des couleurs vraiment saisissants. Les noirs sont profonds, l’encodage ne nous réserve aucune mauvaise surprise, bref c’est une galette Haute-Définition très soignée que nous proposent une nouvelle fois Koba Films et L’atelier d’images. Côté son, VO et VF sont encodées en DTS-HD Master Audio 5.1 : tout en sobriété, mais sachant se montrer tonitruant lorsqu’il le faut, les deux mixages assurent une immersion parfaite, sans fausse note.

Rayon suppléments, on trouvera les traditionnelles bandes-annonces éditeur, mais ces dernières s’accompagnent également d’un bonus très intéressant, dans le sens où on pourra y voir une introduction au film Les évadés de Maze : il s’agit du court-métrage 81, réalisé par Stephen Burke en 1997, qui suit la grève de la faim de Bobby Sands, membre de l’IRA – le long-métrage commence quasiment pile là où s’arrête ce très intéressant court-métrage, prouvant on ne peut mieux que Stephen Burke a de la suite dans les idées.

 

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