Test Blu-ray : Le monde perdu

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1938

Le monde perdu

 
États-Unis : 1960
Titre original : The lost world
Réalisation : Irwin Allen
Scénario : Charles Bennett, Irwin Allen
Acteurs : Michael Rennie, Jill St. John, David Hedison
Éditeur : Rimini Éditions
Durée : 1h36
Genre : Aventures, Fantastique
Date de sortie cinéma : 21 novrembre 1960
Date de sortie DVD/BR : 3 avril 2018

 

 

Le biologiste George Challenger veut prouver au monde qu’il existe en Amazonie un monde perdu où vivent encore des dinosaures. Il organise une expédition réunissant des scientifiques, un aventurier et un journaliste. Lorsqu’ils débarquent enfin dans la zone repérée par Challenger, leur avion est détruit. Ils vont devoir parcourir à pied une vaste région peuplée de multiples dangers…

 

 

Le film

[4/5]

Sorti sur les écrans du monde entier en 1960, Le monde perdu fut à l’origine conçu par Irwin Allen et la 20th Century Fox comme un grand divertissement, à la croisée des chemins entre les récits d’aventures « à la Jules Verne » qui pullulaient sur les écrans depuis la décennie précédente et l’attachement tout particulier du public américain au « serial ». Avec son équipe de scientifiques découvrant les mystères d’un haut-plateau coupé du monde et peuplé de créatures préhistoriques, le roman de Sir Arthur Conan Doyle, initialement publié sous la forme d’un feuilleton, fournissait la matière première idéale à ce grand spectacle familial annoncé.

Cependant, suite aux retards et importants dépassements de budget occasionnés par le tournage de Cléopâtre, décision fut prise par la Fox de réduire le budget du film d’Irwin Allen : exit donc la stop-motion envisagée pour l’animation des dinosaures, l’équipe du Monde perdu se voyant contrainte d’utiliser de véritables reptiles « déguisés » en dinosaures. Varans de Komodo, crocodiles et autres geckos se voient donc affublés de crêtes et de cornes afin de créer l’illusion… Si en tant que spectateur contemporain, il est difficile de ne pas sourire quand Claude Rains, à la découverte d’un mignon gecko doté de deux petites cornes sur la tête, déclare le plus sérieusement du monde être en face d’un « bébé tyrannosaure », on se pose quelques questions quant à la perception qu’a pu avoir, en son temps, le public des années 60 découvrant le film au cinéma.

Pour autant, l’utilisation de ces grosses bêbêtes à sang froid pour Le monde perdu fait finalement, aujourd’hui, une grande partie du charme de ce film d’aventures désuet, parfait symbole d’un divertissement d’un autre âge : naïf, coloré, volontiers misogyne, blindé de petits détails parfaitement incongrus en rajoutant toujours un peu plus dans le charme « rétro », le film s’impose finalement comme un joli livre d’images ou comme les bandes dessinées bon marché de notre enfance, éditées chez Arédit / Artima et sentant bon les grandes vacances. Alors bien sûr, le facteur « nostalgie » pourra se révéler important pour apprécier ce vestige cinématographique d’un autre temps, aussi inoffensif que parfaitement charmant.

Néanmoins, et pour être tout à fait honnête, il faudra avouer que contre toute attente, avec ses gros lézards travestis et cornus ou encore sa mygale vert fluo venue de l’enfer, Le monde perdu s’avère toujours aussi prompt à fasciner les jeunes (voire très jeunes) spectateurs – de deux à sept ans, c’est dans un silence quasi-religieux et passionné qu’il se projetteront dans ce monde lointain peuplé de créatures déchaînant leur imagination…

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

C’est sous les couleurs de Rimini Éditions que Le monde perdu refait aujourd’hui son apparition en Blu-ray, après une première édition en 2014. Et aussi bien côté image que côté son, le master proposé par l’éditeur est de bonne tenue ; le film est proposé au format Scope 2.35:1 respecté et encodé en 1080p. Le piqué est d’une précision tout à fait honorable, le grain cinéma a été globalement bien préservé, et couleurs et contrastes semblent avoir été tout particulièrement soignés. L’ensemble est donc chaudement recommandé, d’autant que le film est indispensable pour tout amoureux de ce film d’aventures désuet et vraiment attachant. Rien à redire non plus sur les différents mixages audio, proposés en DTS-HD Master Audio 2.0 (mono d’origine), clair et sans souffle que cela soit en VF ou en VO. On notera que la version originale est également proposée dans un remixage DTS-HD Master Audio 5.1, essentiellement frontal, préservant bien heureusement l’esprit du film.

Côté suppléments, Rimini Éditions nous propose de découvrir plusieurs sujets imaginés et réalisés par leurs amis Christophe Champclaux et Linda Tahir. On commencera avec « Dinosauria », qui nous propose un entretien avec le paléontologue Jean Le Loeuff, réalisé par des enfants au Musée des dinosaures (situé à Espéraza, dans l’Aude). Le lien avec le film semble assez ténu : si Le monde perdu met bien en scène des dinosaures, le manque manifeste de rigueur dont fait preuve le film en ce qui concerne ces géants disparus nous fait un peu le même effet que si l’on trouvait un sujet sur les différents métiers disponibles au sein de la Gendarmerie Nationale sur le Blu-ray du Gendarme de St Tropez. En revanche, dans le sujet intitulé « Le monde fantastique d’Arthur Conan Doyle », Christophe Champclaux retracera de façon fort judicieuse le parcours littéraire d’Arthur Conan Doyle, s’attardant en particulier sur la genèse du « Monde perdu ». On continuera ensuite avec une version de 51 minutes du Monde perdu (Harry O. Hoyt, 1925), présentée à titre de « document » dans une copie de qualité très médiocre. Enfin, on trouvera pour terminer, outre la traditionnelle bande-annonce du film, un long documentaire sur Irwin Allen d’une durée de plus d’une heure et demie, très instructif et intéressant, mais également très « américain » dans sa façon d’aborder la carrière de ce scénariste / réalisateur / producteur de talent, également à l’origine de plusieurs séries TV à succès dans les années 60.

 

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