Mamá

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afficheMamá

Espagne, Canada : 2013
Titre original : –
Réalisateur : Andres Muschietti
Scénario : Barbara Muschietti, Andres Muschietti, Neil Cross
Acteurs : Jessica Chastain, Nikolaj Coster-Waldau, Megan Charpentier
Distribution : Universal Pictures International France
Durée : 1h40
Genre : Thriller, Horreur
Date de sortie : 15 mai 2013

Globale : [rating:4][five-star-rating]

Présenté en compétition du dernier festival de Gérardmer et récipiendaire des trois prix les plus importants (grand prix, jury jeune, prix du public), Mamá a su brillamment prouver que le mélange fantastique/horreur a encore de belles heures devant lui, le film bénéficiant d’une mise en scène aussi intelligente que bourrée d’idées. Une grosse surprise, surtout pour un premier film !

Synopsis : Deux petites filles ont disparu dans les bois le jour où leur parents ont été tués. Des années plus tard, celles-ci sont retrouvées et adoptées. Mais une certaine Mama continue de leur rendre visite…

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Mamas & Papas

A l’origine, Mamá est un court métrage de trois minutes déjà excellent : deux fillettes semblent s’inquiéter de la présence de leur mère, descendent au rez-de-chaussée de leur maison, l’occasion de découvrir la fameuse Mama, sorte de harpie d’ombre effrayante. Les fillettes se réfugiaient au premier, la première s’enfermant dans sa chambre et laissant sa sœur dans le couloir. On voyait la Mama se précipiter vers nous, et le court métrage était fini. Évocateur et tellement irrésistible que ces trois minutes méritaient bien un long métrage. Guillermo del Toro et son célèbre flair pour tout ce qui touche à l’horreur ne s’y est pas trompé en s’associant au film et en devenant son producteur délégué. Le long est à l’image du court : d’une maîtrise insolente, surtout pour un réalisateur qui n’a officié pour le moment que comme assistant sur le tournage de Evita d’Alan Parker.

jessica chastain

De l’audace

L’histoire prend place alors qu’un père semblant désespéré va s’enfuir avec ses deux petites filles et se retrouver forcé de se réfugier dans une cabane dans les bois, première rencontre avec Mama qui va sembler prête à tout pour les deux fillettes. Générique sous forme de dessins d’enfant, musique puissante, images léchées,  Mamá en impose dés les premières minutes. Sa première force n’est pas de faire de l’horreur pure à base de jump scare mais d’installer les bases d’un drame -les filles livrées à elles-mêmes, des personnages forts avec des faiblesses- afin inoculer savamment la peur à petites doses mais puissante dés qu’elle arrive. On pense beaucoup d’ailleurs à d’autres productions del Toro réfléchies de la manière, L’Orphelinat pour ne citer que lui. Aux scènes intelligentes qui suggèrent la présence du fantastique sans le montrer (un plan sur l’une des petites qui s’amuse avec quelqu’un quand on découvre que sa sœur est dans une autre pièce). À contrario dés que la fameuse Mama devient visible dans le dernier quart du film le mystère et le fantastique se muent en horreur : les trouvailles visuelles forcent l’admiration tant sur Mama, son absence inquiétante ou sa façon de se déplacer. Niveau narration le film souffre de quelques lenteurs dans son milieu, les scènes se résumant à Jessica Chastain à la maison en présence des petites. Andres Muschietti prend le temps d’installer son climax pour que Chastain et de fait le spectateur prennent conscience de la présence surnaturelle autour des petites filles. C’est un choix respectable même s’il provoque un certain creux dans l’intrigue. Heureusement le film se rattrape totalement dans sa deuxième partie riche en révélations : Mama est à la fois entité surnaturelle tout en prenant de l’épaisseur avec l’instauration d’une vraie histoire autour de son personnage. La fin est d’une poésie macabre et d’une intensité dramatique exemplaire. Clairement le meilleur film que nous ayons vu lors de ce festival de Gérardmer !

 

Résumé

Mamá n’est pas un prix d’innovation dans son scénario. Par contre il est totalement réussi dans son approche dramatique de l’horreur, dans sa mise en scène d’une efficacité rare.

Diantre, un seul film et Andres Muschetti semble déjà avoir tout compris au genre ! Il sera en tout cas attendu au tournant pour son prochain.

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