Critique CONTRE : Star Wars, Episode I – La Menace fantôme 3D

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Les blockbusters les plus attendus en 2012 : Star Wars 1 3d

Star Wars, Episode I – La Menace fantôme 3D

Etats-Unis : 1999
Titre original : Star Wars, Episode I – The Phantom Menace
Réalisateur : George Lucas
Scénario : George Lucas
Acteurs : Liam Neeson, Ewan McGregor, Natalie Portman
Distribution : Twentieth Century Fox France
Durée : 2h13
Genre : Science fiction, Aventure, Fantastique
Date de sortie : 13 octobre 1999 – en 3D le 8 février 2012

Note : 0,5/5

On n’échappe pas à la 3D et si ça continue, même les pirouettes d’Harry Langdon ou les facéties de Charlot seront tridimensionnelles. Quoi de plus normal donc que l’inusable saga lucasienne se laisse happer par le nouveau procédé vulgarisé par Cameron ? Ca commence avec La Menace fantôme. Mais 3D ou pas, ce film reste une purge innommable. La technicité au secours de la carence scénaristique : faut s’appeler Lucas pour croire à pareille couillonnade…

La démocratie galactique est en danger : un ineffable tyran projette de contrôler tous les axes autoroutiers par une taxation des plus inacceptables. Heureusement Jedi et junior arrivent avec leur gros vaisseau…

Star Wars : Episode I - La Menace fantôme

Cet obscur désir de l’objet…

Si n’était la crainte d’abîmer ses grolles pour si peu, on serait tenté de balancer à cet ersatz de tout, et donc de rien, un immense coup de pied au culte. Ce n’est pas un film, c’est un jeu vidéo. Du douze ans d’âge (sortie de la Menace fantôme : octobre 1999). Hélas moins bien conservé qu’un Chivas du même millésime. Gueule de bois assurée donc. Un jeu vidéo qui n’aurait pas vu les mains expertes d’un testeur avant exploitation. Le virtuel règne en maître. Pour le virtuose, on repassera.

La chosification dont la franchise Star Wars s’est toujours érigée en imbattable parangon franchit ici le point de non retour. Les personnages ne sont même plus considérés comme des objets : ils sont des objets, façonnés par un obscur désir du producteur qui se trouve aussi être le réalisateur de ce produit. De la relative efficacité de L’Empire contre-attaque qui, à défaut de provoquer une surcharge cognitive à ses fans, avait au moins le mérite de leur vider la tête deux heures durant grâce à des atours séducteurs de film d’action pur jus, ne reste ici qu’une succession de plans fixes. Les scènes s’enfilent comme perles autour d’un collier. Le montage ? L’art de la transition ? A l’image des scènes de combat qui semblent avoir été chorégraphiées par un cul-de-jatte : néant total.

« Ce n’est pas parce que tu sais parler que tu es intelligent » rétorque Jedi au truc caoutchouteux mi chèvre mi sous-homme qui lui sert de compagnon de route. Oh la jolie phrase que voilà ! C’est au moins du Foucault. Non, pas Michel. Jean-Pierre. Sidérante à défaut d’être sidérale, cette réplique aurait mérité de servir de ligne de conduite aux auteurs de ce bavardage de 140 minutes. Hélas, ils ont jugé meilleur de choisir pour adage « C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule ». Pour un peu on maudirait ce cher Audiard…

Cherchez la femme

Inféodé à Hollywood depuis toujours, le cinéma français s’apprête à retirer les affiches d’un film où l’oscarisé en puissance Dujardin tient dans ses mains deux guiboles féminines tout en bricolant l’existentiel de la damoiselle. Dans un pays où une Palin provoque des tsunamis de puritanisme rance, on ne joue pas avec l’image de la femme aussi impunément. La France va donc baisser son froc tricolore et draper sa grivoiserie légendaire où s’illustrent Blier, Audiard, Jeanson et tant d’autres dans la bannière étoilée du servilisme. Et se carrer la hampe là où je pense, tant qu’on y est ! Sinon, couic la statuette pour The Artist. Amusant qu’en revanche on s’apprête à célébrer en grandes pompes la version tridimensionnelle d’un film où la femme est réduite à un utérus sans que cela ne dérange personne. L’évangile selon Lucas, sans doute. Mère Cantilisme, priez pour nous…

Ne parlons même pas du manichéisme, inscrit dans les tables de la loi lucasienne autant que la profondeur scénaristique à ne pas dépasser en demeurant accessible aux QI de palourdes. Normal, au fond, pour un film qui réduit ses personnages à l’état de mollusque… Restent les mélodiques lumières de Williams qui livrait une BO plutôt enlevée. Mais en dépit de l’immense talent du vénérable Johnny, elles ne parviennent pas à éclairer ce ciel dans lequel ne brille… guère d’étoiles !

Résumé

3D ou pas, un film mauvais reste un film mauvais. La Menace fantôme en est le parfait exemple. Vacuité sidérale et gadgétisation à tous les niveaux. Au secours !

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