Rigor Mortis
Hong-Kong, 2013
Titre original : Geung si
Réalisateur : Juno Mak
Scénario : Philip Yung, Lai-yin Leung
Acteurs : Chin Siu-hou, Anthony Chan, Richard Ng
Distribution : –
Durée : 1h45
Genre : Epouvante-horreur
Date de sortie : –
Note : 1/5
L’acteur Juno Mak (Dream Home, Revenge: A Love Story) passe à la réalisation avec ce film de fantômes surchargé en personnages mais avare en développement narratif. Très vite la destination peu originale du voyage se profile et hélas, trois fois hélas, la révélation du twist final confirme nos premières craintes…
Synopsis : Ancienne vedette de cinéma abonné aux rôles de chasseurs de vampires, Chin Siu-ho vit désormais une longue traversée du désert. Alors que le destin s’acharne contre lui, il prend une chambre d’hôtel, la 2442, pour mettre fin à ses jours. Son geste est interrompu par l’étrange présence autour de lui d’autres résidents que Siu-ho ne tarde pas à trouver comme loin d’être normaux…
Des personnages qui errent dans un scénario qui traîne
Affreusement prévisible, le scénario se contente d’enchaîner les scènes mystérieuses de deuil, de mélancolie ou d’action comique ou non dans un récit choral riche en références parfois obscures (en priorité la saga Mr Vampire pour les amateurs) et qui s’éternise sur des personnages plus ou moins intéressants, souvent moins. Juno Mak fait le choix d’attribuer plusieurs rôles à des membres de cette saga culte (pour ceux qui l’ont vu) mais ne nous intéresse que rarement à ce qui les trouble ou les terrifie.
Dans le casting, on retiendra surtout Lo Hoi-Pang (un habitué de la filmographie de Johnnie To et Hee Ching Paw alias la tante Mui touchante dans son refus d’accepter la (non-)mort de son époux. Les prisonniers de cette demeure hantée errent sans but, ou dans un but qui n’intéresse qu’eux. Les plans sont étouffés par des effets visuels hideux et une image sombre illisible plombée par des effets stromboscopiques qui donnent l’illusion du beau. L’excès de protagonistes alourdit inutilement un long-métrage qui n’avait aucune raison légitime de durer aussi longtemps. 1H45 de cinéma destiné à n’être vu que sur petit écran pour une ambition artistique très limitée, encore un film de festival peu généreux.
Conclusion
Quelques beaux plans (enfin… pas tant que cela, ils sont surtout la trace d’un orgueil de réalisateur qui a peur du vide), quelques acteurs fétiches pour une poignée de cinéphiles ne permettent pas à ce produit abscons d’être intelligible pour nous tous, humbles mortels rejetés par un long-métrage qui se refuse à être compris par ceux qui n’ont pas les codes de ce produit formaté et interminable qui souffre, comme son titre l’indique, d’une rigidité cadavérique.
