Le Château du dragon

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Le Château du dragon de Joseph L. Mankiewicz

Le Château du dragon de Joseph L. MankiewiczLe Château du dragon

USA : 1946
Titre original : Dragonwyck
Réalisateur : Joseph L. Mankiewicz
Scénario : Joseph L. Mankiewicz
Acteurs : Gene Tierney, Vincent Price, Walter Huston
Distribution : 20th Century Fox
Durée : 1h43
Genre : Thriller, Drame
Date de sortie : Inconnue

Globale : [rating:3][five-star-rating]

Dragonwick fut le 1er film réalisé par Mankiewicz, jusqu’ici scénariste et producteur et qui accepta de remplacer son ami Ernst Lubitsch, malade.

Synopsis : En 1844, la fille d’un fermier, Miranda Wells, est invitée par une relation Nicholas Van Ryn à venir faire un séjour dans sa maison pour tenir compagnie à sa fille. A son arrivée, la jeune fille trouve ses hôtes très étranges.

Le Château du dragon de Joseph L. Mankiewicz

Et par rapport à ce que Mankiewicz nous a offert ensuite (L’aventure de Mme Muir, Chaînes conjugales, Ève, La comtesse aux pieds nus, Soudain l’été dernier), on sent effectivement qu’il assumait une commande sans peut-être être très convaincu par l’histoire.

S’il est techniquement et esthétiquement parfait, si les plans sont manifestement pensés, travaillés, si les décors – de l’austérité de la ferme familiale de Miranda (Gene Tierney) à la bizarrerie architecturale de Dragonwick – caractérisent le parcours de l’héroïne, de ses rêves de princesse à la réalité de matrice, si les personnages sont campés avec une bonne authenticité, tout est finalement bien convenu dans l’histoire qui enfile les scènes vues et revues. Le plan d’ouverture sur la campagne, la scène du bal avec la valse qui choque les nobles du cru, la terrasse sur le jardin où Nicholas rejoint Miranda, la découverte de Dragonwick depuis le bateau, le portrait d’Azilde, l’aïeule qui se suicida, le clavecin dont son fantôme viendrait jouer pour les seuls descendants de la lignée, la pièce interdite accessible par un escalier mal commode, la révolte avortée des métayers sous l’emprise du « patroon » (propriétaire terrien possédant des droits seigneuriaux sur de grandes étendues de terres) et les personnages quasi codifiés (la mère sévère, soumise mais compréhensive, le père statufié dans sa religion, la gouvernante aux remarques perfides, l’épouse falote et boulimique, la femme de chambre infirme et si dévouée, le médecin amoureux au 1er regard et bien sur l’héroïne elle-même qui pensant fuir l’enfermement du foyer parental découvre l’enfermement d’une vie conjugale en même temps que le vrai visage de Nicholas).

Le Château du dragon de Joseph L. Mankiewicz

Résumé

Seul finalement Nicholas présente une belle ambiguïté et une richesse intéressante dans un rôle qui grâce à une scène inattendue sort un peu des stéréotypes Quand dans sa tour, il reçoit la visite de Miranda et lui confie se droguer pour aller vers des « paradis lointains » il donne une belle épaisseur à son personnage de châtelain, isolé dans sa tour, elle-même isolée dans un château coupé des réalités sociales, figé dans ses préjugés, dans sa rigidité de caste, prêt à tout pour perpétrer sa lignée et transmettre ses terres, criminel à l’encontre de ses épouses qui le déçoivent, refusant jusqu’à la folie ce monde qui bouge et pourtant cherchant refuge dans des « paradis lointains », peut-être ceux d’un monde arrêté il y a 200 ans au moment où ses ancêtres ont créé le domaine, peut-être ceux d’un monde où il serait un autre. Voilà une belle ouverture hors des sentiers battus.

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