La Femme du Vème

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La Femme du Vème de Pawel Pawlikowski, photos du film

La Femme du Vème de Pawel Pawlikowski, l'affiche du filmLa Femme du Vème

France, Pologne : 2011
Titre original : The Woman in the Fifth
Réalisateur : Pawel Pawlikowski
Scénario : Pawel Pawlikowski
Acteurs : Kristin Scott Thomas, Ethan Hawke, Joanna Kulig
Distribution : Haut et Court
Durée : 1h25
Genre : Thriller
Date de sortie : 16 novembre 2011

Globale : [rating:3.5][five-star-rating]

La tendance du moment étant l’adaptation de roman au cinéma, c’est au tour de La Femme du Vème, adaptée du bestseller du même nom de Douglas Kennedy, de prendre vie sur grand écran. Il s’agit d’une une adaptation libre du réalisateur Pawel Pawlikowski qui ne cherche pas à imiter le roman mais à lui donner une dimension différente. Douglas Kennedy est devenu une vraie source d’inspiration pour les réalisateurs. C’est à lui que l’on doit L’homme qui voulait vivre sa vie d’Eric Lartigau, une vraie réussite en matière d’adaptation.

Synopsis : Tom Ricks, romancier américain, la quarantaine, vient à Paris dans l’espoir de renouer avec sa fille. Mais rien ne se passe comme prévu : démuni, logé dans un hôtel miteux, il se retrouve contraint de travailler comme gardien de nuit. Alors qu’il croit toucher le fond, Margit, sensuelle et mystérieuse, fait irruption dans sa vie. Leur relation passionnée déclenche une série d’évènements inexplicables, comme si une force obscure prenait le contrôle de sa vie.

La Femme du Vème de Pawel Pawlikowski, photos du film

Un thriller envoûtant

Dans ce thriller du réalisateur Pawel Pawlikowski, nous retrouvons 
Kristin Scott Thomas, actrice au charisme inégalable partageant toujours sa carrière entre la France, l’Angleterre et les États-Unis et Ethan Hawk qui est devenu une vedette en 1989 grâce à son rôle dans Le Cercle des poètes disparus.

Bien qu’il s’agisse d’un thriller, j’ai trouvé le film doux et envoûtant, il nous emmène dans les coulisses d’un Paris fantastique, immergé dans une réalité trouble.
Tom Ricks, le personnage principal est un écrivain Américain qu’on imagine menant une vie sans histoires. Tom vient à Paris pour retrouver sa petite fille de 6 ans mais les choses ne vont pas prendre la tournure attendue. On n’en connaitra pas les raisons durant le film mais quand Tom frappe à la porte pour voir sa fille, sa femme (ou ex-femme) semble terrorisée et s’empresse d’appeler la police.

On imagine bien que Tom a, par le passé, eu une conduite douteuse mais ce qui est intéressant, c’est les scénarios qu’on se met à imaginer. A vouloir chercher les lignes manquantes de ce film romanesque, nous autres spectateurs devenons les scénaristes fictifs de l’histoire obscure de l’écrivain. Cela dit, on ne sait jamais vraiment qui est Tom Ricks mais l’impression qui perdure pendant le film est qu’il est difficile d’imaginer cet homme si tranquille responsable d’acte douteux.

Au cours du film, des évènements et des coïncidences étranges font irruption dans la vie de l’écrivain et le mettent dans une position difficile : même lui ne sait pas si il a, oui ou non commis des crimes, si il est fou, si il est victime de complot.

La Femme du Vème de Pawel Pawlikowski, photo du film

Une rencontre

Lors d’une soirée littéraire, il va rencontrer une femme mystérieuse, Magrit. Est-ce sa rencontre avec la ville de Paris ou celle avec Margit qui va propulser l’écrivain du coté obscure ? En tout cas, c’est lorsqu’il commence à fréquenter cette femme envoûtante et sensuelle que très vite le personnage dérive et se retrouve face à face avec ses démons.

Le personnage de Margit est troublant, on ne sait pas vraiment si elle est réelle ou si c’est le fruit de l’imagination débordante de l’écrivain. En tout cas, ils semblent se connaître depuis toujours, ils semblent même se reconnaître. Elle se montre très maternelle avec lui, elle lui lave les cheveux, le prend dans ses bras, le console.

Avec Magrit, c’est un peu comme si il cherchait à se déculpabiliser d’avoir en lui une part d’ombre, en effet, elle lui souffle des mots à l’oreille comme : « tu n’imagine pas de quoi tu es capable » peu avant la découverte d’un crime dont Tom va être suspecté. Magrit est un peu la personnification du mauvais coté de Tom et en même temps la personnification de sa passion pour l’écriture.

La Femme du Vème de Pawel Pawlikowski, image du film

Quand l’écriture et la réalité fusionnent

A Paris, Tom va être propulsé dans une vie parallèle peuplée d’énigmes, de mystères et de coïncidences dignes d’un roman policier. Sa propre vie est t-elle devenue l’histoire qu’’il n’aura jamais l’inspiration d’écrire ? « Tous les grand écrivains à succès, tous ont du en payer le prix », c’est ce que Magrit dit à Tom quand celui-ci lui raconte ses déboires à Paris.
Cette phrase prend tout son sens dans la suite du film.

Tom semble vouloir se laisser emporter par la passion de l’écriture mais il est freiné par son amour pour sa petite fille. Cette passion sans merci lui en demande beaucoup et Tom, qui était tiraillé entre deux mondes, entre deux choix, choisit alors de rester auprès de Magrit et de ne plus voir sa famille, il renonce à lui même et laisse place à l’écrivain torturé qui brûle en lui.

On peut penser que l’écrivain est alors victime de schizophrénie : piégé par son envie « folle » de devenir un écrivain à succès, une sorte de double maléfique de lui même va se placer au centre de l’intrigue. Il se perd lui même.

Résumé

La femme du Vème est un film saisissant sur la force de la passion de l’écriture et des dérives psychologiques qu’elle va engendrer chez un écrivain.
Le duo du film avec Kristin Scott Thomas incarnant à merveille la passion dévorante et la fragilité Ethan Hawk fonctionne très bien.
La faiblesse du film est qu’on a l’impression que le réalisateur n’a pas assez creusé, qu’il ne s’attache pas réellement aux différents personnages.

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