La Cinémathèque Française cet hiver

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Alors que la grande exposition autour de l’œuvre de Martin Scorsese y sera encore visible jusqu’au 14 février prochain, la Cinémathèque Française a d’ores et déjà élu de nouvelles vedettes pour son programme hivernal 2015/16 que nous avons reçu avant-hier. Entre les mois de décembre et février, une sélection de films très divers y sera une fois de plus montrée, avec en point d’orgue la quatrième édition du Festival « Toute la mémoire du monde » dédié aux films restaurés, qui se déroulera du 3 au 7 février 2016 en présence de l’invité d’honneur Paul Verhoeven.

ImKwonTaek

Avant cette petite semaine de festivités prestigieuses, la programmation commence dès mercredi prochain avec une grande rétrospective de la filmographie du réalisateur sud-coréen Im Kwon-taek (*1936). Cette manifestation organisée dans le cadre de l’année France-Corée s’étendra sur toute la durée du trimestre, avec pas moins de 74 longs-métrages projetés parmi la centaine qui composent l’œuvre du réalisateur. C’est donc l’occasion rêvée pour tout cinéphile curieux de se familiariser avec les films de Im Kwon-taek dont le seul succès d’estime en France remonte à l’an 2002 et la sortie de Ivre de femmes et de peinture. Ce dernier avait valu à Im le Prix de la mise en scène au festival de Cannes, ainsi qu’une nomination aux César pour le Meilleur Film étranger. Trois ans plus tard, Im Kwon-taek avait obtenu un Ours d’or d’honneur au festival de Berlin.


 

Climat

Les transports sont gratuits aujourd’hui et demain en Ile-de-France et quelques autoroutes sont fermées, en raison de l’ouverture de la Cop21, la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques. Pour accompagner ce rendez-vous important avec l’avenir de l’humanité, la Cinémathèque Française organise pendant deux mois, jusqu’au 22 janvier 2016, un cycle climatique sous le titre « Au loin s’en vont les nuages ». Sous prétexte d’un rapport plus ou moins direct avec le changement du climat, plus de 60 films seront projetés dans ce type de programmation qui prend cette année la relève de l’Histoire permanente du cinéma. On y trouvera de nombreux classiques, de Chantons sous la pluie de Stanley Donen et Gene Kelly jusqu’aux Sept samouraïs de Akira Kurosawa, en passant par Amarcord de Federico Fellini, Edward aux mains d’argent de Tim Burton, L’Homme tranquille et La Prisonnière du désert de John Ford, La Ruée vers l’or de Charles Chaplin et La Vie est belle de Frank Capra. Mais le champ de réflexion thématique s’étendra également à des films aussi divers que le cycle des contes saisonniers de Eric Rohmer, Snowpiercer Le Transperceneige de Bong Joon-ho, Ce cher mois d’août de Miguel Gomes, Le Jour d’après de Roland Emmerich, Millennium Mambo de Hou Hsiao-Hsien et Spring breakers de Harmony Korine.


 

JeanDouchet

Le week-end du 12 au 13 décembre, le critique Jean Douchet s’adonnera à l’analyse de quatre films sous le titre « Comiques ! Comiques ? ». Jusque là un fidèle de la Cinémathèque lors de ses séances du jeudi soir, Douchet revient donc sous un format plus compact. Au rythme de deux films par jour, il explorera l’enfance de l’art comique. Les films choisis pour illustrer ses propos sont Le Cirque de Charles Chaplin, Cadet d’eau douce de Buster Keaton et Charles F. Riesner, Papa d’un jour de Harry Langdon et Mon oncle de Jacques Tati.


 

GerardDepardieu

50 fois Depardieu : pas sûr que cinquante titres sortis de la filmographie immense de Gérard Depardieu (*1948) suffiront pour lui rendre justice. Saluons néanmoins la tentative de définir cet acteur plus grand que nature, cet enfant terrible du cinéma français, à travers un échantillon de films forcément subjectif. L’essentiel y est pourtant, entre ses films d’auteur (Le Dernier métro de François Truffaut, Loulou et Le Garçu de Maurice Pialat, Hélas pour moi de Jean-Luc Godard), ses comédies populaires (Les Valseuses de Bertrand Blier, La Chèvre de Francis Veber, Astérix et Obélix Mission Cléopâtre de Alain Chabat), ses épopées historiques (1900 de Bernardo Bertolucci, Danton de Andrzej Wajda, Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau, Le Colonel Chabert de Yves Angelo) et ses films aussi inclassables que le personnage de la vie publique lui-même (Nathalie Granger de Marguerite Duras, Maîtresse de Barbet Schroeder, Mammuth de Benoît Delépine et Gustave Kervern). Même si cette programmation est à elle seule déjà impressionnante, on peut néanmoins regretter qu’elle ne soit pas ouverte en même temps – ne serait-ce que partiellement – sur le travail de la progéniture du grand Gégé, à savoir les acteurs Guillaume Depardieu et Julie Depardieu.


 

AnnettWolf

La deuxième moitié du mois de janvier 2016 sera consacrée à la réalisatrice danoise Annett Wolf (*1936). Si ce nom ne vous dit pas grand-chose, ce n’est guère étonnant, puisqu’elle était spécialisée dans les documentaires sur des artistes produits par la télévision danoise. Dans les années 1960 et ’70, elle a ainsi dressé le portrait de personnalités aussi diverses que Jerry Lewis, Jacques Brel, Barbara, Peter Ustinov, Peter Sellers, Charles Chaplin, Jack Lemmon, Alfred Hitchcock et Telly Savalas. Annett Wolf donnera une leçon de cinéma le samedi 16 janvier 2016, animée par Bernard Benoliel et Damien Bertrand.


 

LuigiZampa

Maintes fois annoncée, la rétrospective des films du réalisateur italien Luigi Zampa (1905-1991) aura enfin lieu à partir de fin janvier. Elle se poursuivra au mois de mars dans le programme suivant de la Cinémathèque Française. Au fil d’une vingtaine de films, Zampa dresse le portrait sans concessions de l’Italie de l’après-guerre. Il fait tourner quelques unes des plus grandes vedettes de l’époque, comme Alberto Sordi (L’Art de se débrouiller), Anna Magnani (L’Honorable Angelina), Gina Lollobrigida (La Belle romaine) et Vittorio Gassman (Contestation générale).


 

AlexanderMackendrick

Le plus américain des réalisateurs anglais, Alexander Mackendrick (1912-1993), est à l’honneur pendant la deuxième quinzaine de février 2016. Son œuvre ne se compose que de neuf films, qui seront tous projetés à la Cinémathèque Française et dont la plupart ont fait récemment l’objet de restaurations et de ressorties, comme Cyclone à la Jamaïque, Le Grand chantage, Les Tueurs de dames, L’Homme au complet blanc et Whisky à gogo. The Maggie avec Paul Douglas devrait d’ailleurs ressortir en salles dès le 16 décembre prochain.


 

Enfin, la Cinémathèque Française poursuivra ses programmations habituelles comme le cycle de rattrapage « Aujourd’hui le cinéma » où l’on pourra (re)voir des films récents comme Bird people de Pascale Ferran, Bébé tigre de Cyprien Vial, Loin des hommes de David Oelhoffen, La Peur de Damien Odoul et Snow therapy de Ruben Östlund ; le cinéma d’avant-garde autour de la réalisatrice Franssou Prenant ; le cinéma Bis ; la fenêtre sur les collections de la Cinémathèque Française ; les séances Jeune public.

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