John Carter

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John Carter photo du film

John Carter l'affiche du filmJohn Carter

Américain : 2012
Titre original : John Carter
Réalisateur : Andrew Stanton
Scénario : Mark Andrews , Andrew Stanton, Michael Chabon
Acteurs : Taylor Kitsch, Lynn Collins, Samantha Morton
Distribution : The Walt Disney Company France
Durée : 2h20
Genre : Science fiction, Aventure, Action
Date de sortie : 7 mars 2012

Globale : [rating:4.5][five-star-rating]

La saison des grosses productions hollywoodiennes démarre, après un hiver plutôt calme dans les salles, et Disney ouvre le bal avec son très onéreux John Carter. On le sait le pari est risqué tant le film aura coûté cher à la major et sera dur à rentabiliser. Pourtant, au pays des films pop-corn aseptisés il existe des films grands spectacles à la fois ahurissants et intelligents. Si John Carter n’est pas exempt de défauts, force est de constater qu’il appartient définitivement à cette catégorie de film de divertissement dans tout ce qu’il y a de plus noble. On appréciera d’autant plus la prise de risque. Critique coup de cœur.

Synopsis : L’ancien capitaine John Carter, las de la guerre, se retrouve mystérieusement transporté sur la planète Mars, où il se retrouve impliqué malgré lui dans un terrible conflit entre les habitants de cette planète, y compris Tars Tarkas et la fascinante princesse Dejah Thoris. Dans un monde au bord du gouffre, Carter redécouvre son humanité en prenant conscience que la survie de Barsoom et de ses habitants est entre ses mains.

John Carter photo du film

Sublimer l’imaginaire

Voir quelqu’un comme Andrew Stanton (Le Monde de Nemo, Wall•E) à la réalisation avait de quoi surprendre. Non pas que le monsieur n’ait jamais fait ses preuves, après tout il a déjà six oscars à son palmarès! Mais faire de l’animation est un processus très différent d’un film « live » avec acteurs. Pourtant tout comme ses précédentes réalisations John Carter a un univers fort, une histoire très visuelle, et une poésie lyrique. Inutile d’ergoter les images parlent d’elles-mêmes: visuellement c’est bluffant. Non seulement la technique est prodigieuse mais la direction artistique est de haute volée. C’est un véritable éloge de l’imaginaire: vos sens seront en émoi devant cette avalanche d’idées, de concepts géniaux et autres trouvailles. Il y a une vraie richesse dans les détails, dans la création des différentes cultures martiennes, dans les différentes créatures bien sûr et dans toute l’imagerie – dans toute la mythologie pourrait-on dire tellement la précision est de mise. Le travail de création de cet univers a dû être éreintant, il est totalement abouti et cohérent. La 3D comme on pouvait s’en douter est très réussie et participe à l’immersion. Subtile, elle met en valeur l’action et les paysages magnifiques de ce Mars fantasmé.

Saluons donc le travail du réalisateur, véritable orfèvre, qui a su mettre en scène de manière intéressante, sublimant l’action mais surtout ses personnages, qu’ils soient humanoïdes ou non. En cela le choix du casting est un vrai plus: même si on ne reconnaît ni Willem Dafoe (Go Go Tales) ni Thomas Haden Church (Another Happy Day) ou Samantha Morton (Elizabeth: l’âge d’or) fardés de leur masques numériques, on se doute que leur interprétation en performance capture a dû être la base du travail des animateurs. Taylor Kitsch (X-Men Origins: Wolverine), dont c’est le premier gros rôle avant de le retrouver de nouveau cette année dans Battleship, est une vraie révélation. Loin de la caricature du badass américain, il livre un jeu tout en nuance et très empathique pour le spectateur. On reste partagé en revanche sur le choix de Lynn Collins (X-Men Origins: Wolverine), certes magnifiques, mais son personnage de princesse est clairement le plus caricatural du film. Ajoutons à cela un autre bémol: la musique malheureusement trop en retrait. On aurait aimé vibrer au son de grands thèmes épiques et majestueux, mais Michael Giacchino se montre trop timide et fait un travail trop discret, même sans fausse note si l’on peut dire.

Malheureusement, la projection de presse n’a pas eu lieu au format IMAX, mais nous ne vous conseillerons que trop de le voir dans les salles équipées si vous avez la chance d’habiter prêt de l’une des cinq salles IMAX en France. Il y a peu de chance que vous soyez déçu! Bref sur le point de la nourriture des sens c’est du tout bon.

John Carter photo du film

Condenser l’histoire

Comme dans toute adaptation, le scénario laissera plus d’un fan des romans sur le carreau. D’autant plus quand on adapte une série aussi dense que « Le cycle de Mars ». En cela le travail de réécriture tient plus de l’élagage et de la condensation qu’autre chose. Mais il faut du talent pour garder l’essentiel, tirer un métrage digérable. À vrai dire le film dure 2h20 et on ne s’ennuie pas une seconde. On en vient même à espérer une version longue pour la future sortie BluRay/DVD tant on imagine que les coupes ont dû être nombreuses. Notons tout de même quelques menus problèmes de rythme au début de l’histoire avec John Carter sur Terre. En soit l’introduction est bien forcée d’exister pour mettre en place la structure qui suivra. Mais les passages sur Terre, bien qu’indispensables au récit, plombent gentiment l’intérêt du film. Le scénario est intelligent et garde la complexité salvatrice des romans: on comprend les tenants et aboutissants, les complots politiques des différentes factions présentes, et les personnages ont de l’épaisseur. Riche et concis comme il se doit d’une adaptation. Bien sûr on n’échappe pas à une certaine édulcoration à la Disney: ainsi contrairement au roman la nudité est proscrite, le langage est châtié, la violence peu présente, le sang quasiment pas montré, le tout afin de justifier sa mention PG-13 aux prudes américains conservateurs.

Ah et avant que les deux-trois malins du fond disent « oui mais c’est pas original, ya plein d’idées qui viennent d’autres films » sachez petits malandrins que le livre a été écrit en 1912 et qu’il a été lui-même une source d’inspiration pour de nombreux écrivains ou réalisateurs. George Lucas s’en est même imprégné lors de la fin de son épisode II La guerre des clones… Alors par pitié ne comparez pas le film à l’horrible adaptation de Prince of Persia comme on a pu lire ici ou là avant d’avoir vu John Carter of Mars.

En tout cas une chose est sûre, le film est une véritable vitrine pour l’œuvre d’Edgar Rice Burroughs (le papa littéraire de Tarzan): on a vraiment envie de (re)découvrir les bouquins qu’on appréciera d’autant plus avec les images du film plein la tête.

Résumé

Vous l’aurez compris, John Carter est une pépite cinématographique dans la catégorie souvent abêtissante des grosses productions américaines. Intelligent, impressionnant et brillamment mis en scène, on ne peut qu’être ébloui et croiser les doigts pour que le film soit un succès afin que Disney mette en marche les suites!

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