Critique : Extrêmement fort et incroyablement près

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Extrêmement fort et incroyablement près photo du film

extremement fort afficheExtrêmement fort et incroyablement près

Etats-Unis, 2014
Titre original : Extremely Loud And Incredibly Close
Réalisateur : Stephen Daldry
Scénario : Eric Roth, d’après l’oeuvre de Jonathan Safran Foer
Acteurs : Tom Hanks, Max Von Sydow, Sandra Bullock
Distribution : Warner Bros France
Durée : 2h08
Genre : Drame
Date de sortie : 29 février 2012

Note : 2,5/5

Stephen Daldry semble se spécialiser dans le cinéma cucul mais force est de lui reconnaître une très nette amélioration dans son art de mener un récit. Malgré quelques étirements, son nouveau film se laisse regarder. Rien de plus, rien de moins qu’un agréable divertissement.

Synopsis : Un an après la disparition de son père dans les attentats du World Trade Center, Oskar Schell, jeune garçon de 11 ans découvre une clé mystérieuse. Il part à la recherche de la serrure… et aussi de son papa.

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 Cours, Oskar, cours !

En trois films, Stephen Daldry s’est imposé comme un cinéaste plus proche du bon petit ouvrier besogneux que du révolutionnaire démiurgique à la Kubrick. Cet ancien metteur en scène de théâtre a eu quelques difficultés à faire table rase de son passé, choisissant des sujets très littéraires, statiques et les traitant avec force académisme et théâtralité. Mais du côté des interprètes, il a tapé juste et fort, offrant à Nicole Kidman et Kate Winslet, respectivement dans The Hours et The reader le rôle de leur vie récompensé de multiples récompenses (Oscar, BAFTA, Golden Globes).

En s’éloignant vraiment du théâtre avec ce nouveau film, le cinéaste a aussi perdu une des grandes qualités d’un homme des planches : la direction artistique. Avec ses trois mimiques et demi, Tom Hanks (heureusement très peu présent) s’auto-parodie sans complexe et Sandra Bullock, décidément toujours aussi inexpressive, n’apporte rien de rien à son rôle (là encore, par chance il est assez mince). Même Thomas Horn dans la peau de ce gamin surdoué et torturé par des questions existentielles guère de son âge, ne crève pas vraiment l’écran.

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Un remarquable Max von Sydow

Ce casting plutôt fadasse, auquel il convient toutefois d’exclure Max von Sydow, impressionnant dans le rôle du grand-père muet (un personnage passionnant hélas escamoté), ne va bien sûr pas conférer à l’ensemble une quelconque plus-value subversive. C’est d’autant plus dommage que le traitement de la narration, bien que très académique, est globalement plutôt réussi. En évitant de faire sombrer son propos dans le mélo larmoyant et en parvenant à y agréger quelques scènes prêtant à sourire, le cinéaste se tire honorablement de cette entreprise à haut risque que constituait le traitement d’un sujet aussi casse-gueule. Car le trauma post-11 septembre, s’il ne nous intéresse que de loin, n’a évidemment pas déserté les mémoires outre-Atlantique et l’évoquer à travers le regard d’un orphelin ouvrait grand la porte à une déferlante de bons sentiments. Notons que ce déluge lacrymogène est également joliment contourné par le Français Alexandre Desplat qui a composé une BOF formidablement sobre et efficace. Ecueil évité donc, et même si l’empathie n’est pas au rendez-vous, on ne résiste pas à exhorter le fils de Tom Hanks à pousser sa quête, à se surpasser dans l’accomplissement en faisant fi du résultat. Cours, Oskar, cours !

Résumé

Tom Hanks insipide, Sandra Bullock inexistante, Thomas Horn transparent confèrent au nouveau film de Stephen Daldry, qui n’avait déjà pas besoin de ça, un académisme assez préjudiciable. Mais la narration suit cependant son cours tranquille et, en dépit de quelques longueurs, l’ensemble se tient. Honnête mais pas révolutionnaire.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=0jU5BHnj_8M[/youtube]

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