European Film Awards 2013 : La Grande Bellezza, grand vainqueur

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La 26e cérémonie des European Film Awards (alias les Felix mais ça, c’était avant) a eu lieu le samedi 7 décembre 2013 à Berlin. La France était surtout représentée par les fictions La Vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche et Dans la maison de François Ozon, ainsi que par le documentaire L’Image manquante de Rithy Panh et le film d’animation Jasmine d’Alain Ughetto.

toni servillo

La grande soirée de La Grande Bellezza

Contrairement à d’autres années, aucun favori ne se détachait clairement. L’an dernier Amour de Michael Haneke avait logiquement reçu les cinq principaux prix, ceux des meilleur film, réalisateur et scénario, acteur pour Jean-Louis Trintignant et actrice pour Emmanuelle Riva, un quintet répété aux César ensuite. Cette année le belge Felix van Groeningen avec Alabama Monroe, mélodrame country flamand et succès surprise en France et l’italien Paolo Sorrentino avec La Grande Bellezzasatire de la dolce vita italienne, dominaient les nominations, avec cinq citations pour le premier et quatre pour le second.

C’est ce dernier qui triomphe finalement avec quatre prix, ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur ainsi que du meilleur acteur pour Toni Servillo déjà primé en 2008 pour Il Divo de Sorrentino déjà et Gomorra de Matteo Garrone et meilleur montage remis à Cristiano Travaglioli.

Ce prix avait déjà été annoncé avant la cérémonie : jusqu’à présent, les prix techniques étaient eux aussi annoncés avec les autres récompenses. À partir de cette année, ils seront désignés, sans passer par l’étape des nominations, par un jury de sept personnalités. Les autres lauréats : meilleure photo – Prix Carlo di Palma : Asaf Sudry pour Le Coeur a ses Raisons de Rama Burshtein (Israël), meilleurs décors : Sarah Greenwood pour Anna Karénine, meilleurs costumes : Paco Delgado pour Blancanieves et meilleur son : Matz Müller et Erik Mischijew pour Paradis: Foi de Ulrich Seidl (Autriche).

christophe lambert et veerle baetens

Alabama Monroe ne repart pas bredouille et permet à Veerle Baetens d’être la première belge à remporter un prix d’interprétation. Côté féminins, ce sont les françaises qui ont dominé cette catégorie, avec quelques anglophones et côté masculins, le pourcentage est inversé, avec de rares exceptions. Voir détails sur wikipedia pour les curieux…

Un autre film italien s’illustrait trois fois : La Migliore offerta de Giuseppe Tornatore, avec Geoffrey Rush dans le rôle principal, dans les catégories film, réalisateur et scénario. Pour ce dernier, le légendaire compositeur Ennio Morricone, 85 ans, a remporté son premier trophée compétitif aux European Film Awards, après avoir reçu un prix pour l’ensemble de sa carrière en 1999.

deneuve mastroianni

Les autres lauréats :

Meilleur scénario : François Ozon pour Dans la maison (France)

Meilleure comédie : Love is all you need de Susanne Bier (Danemark)

Prix de la découverte – FIPRESCI : Oh Boy de Jan Ole Gerster (Allemagne)

Meilleur documentaire : The Act of Killing de Joshua Oppenheimer (Danemark)

Meilleur long-métrage d’animation : Le Congrès d’Ari Folman (Israël)

Meilleur court-métrage : Mort d une ombre de Tom Van Avermaet (Belgique), extraordinaire histoire d’amour par-delà la mort avec Matthias Schoenaerts qui se passe pendant la première guerre mondiale

Prix EURIMAGES de la coproducion européenne : Ada Solomon pour Mère et fils de Calin Peter Netzer (Roumanie)

Prix du public : La Cage dorée de Ruben Alves (France)

Deux trophées ont honoré pour l’ensemble de leurs carrières l’actrice Catherine Deneuve qui avait partagé le prix de la meilleure actrice avec ses partenaires de 8 Femmes et le réalisateur espagnol Pedro Almodóvar, déjà titulaire de plusieurs trophées et qui a dédié ce prix aux femmes de sa vie, dont sa mère et à son frère et producteur Agustin Almodovar.

ozon

Rappel des nominations

Meilleur film européen :

Alabama Monroe de Felix van Groeningen (Belgique)

Blancanieves de Pablo Berger (Espagne)

La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino (Italie)

La Migliore offerta de Giuseppe Tornatore (Italie)

Oh Boy ! de Jan Ole Gerster (Allemagne)

La Vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche (France)

Meilleur réalisateur :

Pablo Berger (Blancanieves)

Abdellatif Kechiche (La Vie d’Adèle)

François Ozon (Dans la maison)

Paolo Sorrentino (La Grande Bellezza)

Giuseppe Tornatore (La Migliore offerta)

Felix van Groeningen (Alabama Monroe)

Meilleur acteur

Johan Heldenbergh (Alabama Monroe)

Jude Law (Anna Karenine de Joe Wright) (Grande-Bretagne)

Fabrice Luchini (Dans la maison)

Tom Schilling (Oh Boy !)

Toni Servillo (La Grande Bellezza)

Meilleure actrice

Veerle Baetens (Alabama Monroe)

Luminita Gheorghiu (Mère et fils de Calin Peter Netzer) (Roumanie)

Keira Knightley (Anna Karenine)

Barbara Sukowa (Hannah Arendt de Margarethe Von Trotta) (Allemagne)

Naomi Watts (The Impossible de J.A.Bayona) (Espagne)

Meilleur scénario

Tom Stoppard (Anna Karenine)

Giuseppe Tornatore (La Migliore offerta)

Carl Joos et Felix van Groeningen (Alabama Monroe)

François Ozon (Dans la maison)

Paolo Sorrentino et Umberto Contarello (La Grande Bellezza)

Meilleur premier film

Eat, Sleep, Die de Gabriela Pichler (Suède)

Call Girl de Mikael Marcimain (Suède)

Miele de Valeria Golino (Italie)

Oh Boy ! de Jan Ole Gerster (Allemagne)

La Plaga de Neus Ballús (Espagne)

Meilleur documentaire

The Act of Killing de Joshua Oppenheimer (Danemark)

L’Escale de Kaveh Bakhtiari (Suisse)

L’Image Manquante de Rithy Panh (France)

Meilleur film d’animation

Le Congrès d’Ari Folman (Israël)

Jasmine d’Alain Ughetto (France)

Pinocchio d’Enzo d’Aiò (Italie)

Meilleure comédie, nouvelle catégorie cette année :

All You Need is Love de Susanne Bier (Danemark)

Les Amants passagers de Pedro Almodovar (Espagne)

Benvenuto Presidente ! de Riccardo Milani (Italie)

The Priest’s Children de Vinko Brešan (Croatie)

Prix du Public Alabama Monroe ; Les Amants Passagers ; Anna Karénine ; La Cage dorée de Ruben Alves (Portugal/France) ; The Impossible Kon-Tiki de Joachim Rønning et Espen Sandberg (Norvège) ; Love is all you need ; La Migliore offerta ; Oh Boy ; Sugar Man de Malik Bendjelloul (Suède) et Survivre (de Baltasar Kormákur (Islande)

46 longs-métrages de fiction faisaient partie des finalistes sémectionnés par l’Académie localisée à Berlin, et on y retrouvait aussi ces candidats malchanceux, dépourvus de la moindre nomination : les français Syngué sabour – Pierre de patience d’Atiq Rahimi et L’Inconnu du lac d’Alain Guiraudie, les danois Nicolas Winding Refn avec Only God Forgives et Tobias Lindholm avec Hijacking, le néerlandais Borgman d’Alex van Warmerdam, les anglais Berberian Sound Studio de Peter Strickland et Le Géant Egoïste de Clio Barnard ou The Last Sentence du légendaire réalisateur suédois Jan Troell.

15 courts-métrages étaient en lice, dont le franco-chinois La lampe au beurre de yak de Hu Wei, dans la préliste des César 2014, Letter de l’ukrainien Sergei Loznitsa, remarqué à Cannes pour les longs-métrages My Joy et Dans la brume, Mort d’une ombre, un conte fantastique belge de Tom Van Avermaet, avec Matthias Schoenarts ou encore l’espagnol A Story for the modlins de Sergio Oksman, récit étrange, entre documentaire et fiction de la vie étrange d’un figurant anonyme du film Rosemary’s Baby de Roman Polanski.

deneuve almodovar

Même s’il reste encore difficile d’appréhender la valeur de cette cérémonie de récompenses qui reste encore méconnue du grand public, on peut constater l’exigence régulière des récompenses, avec des bémols certes, mais combien de cérémonies internationales peuvent se vanter d’attribuer le prix du meilleur film de l’année à un film aussi baroque – et brillamment réalisé – que La Grande Bellezza ?

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