Décès de l’acteur Roger Moore

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James Bond n’est plus ! L’acteur anglais Roger Moore est décédé ce jour en Suisse d’un cancer. Il était âgé de 89 ans. Le premier des cinq Bond officiels à nous quitter, Moore avait endossé le rôle de l’agent le plus populaire de l’Histoire du cinéma à sept reprises, de Vivre et laisser mourir en 1973 jusqu’à Dangereusement vôtre douze ans plus tard. Succédant à Sean Connery, il avait adopté une approche plus ironique, voire comique du personnage, ce qui en faisait pour certains fans de l’univers imaginé par Ian Fleming une révélation et pour d’autres une aberration. Même s’il avait surtout laissé sa marque au cinéma dans le rôle de 007, il avait auparavant connu un succès durable sur le petit écran dans les séries « Le Saint » et « Amicalement vôtre ».

Roger Moore avait tenu ses premiers rôles de figurant et à la télévision dès la fin des années 1940. Sa première carrière américaine était de courte durée, puisqu’elle ne contenait essentiellement que La Dernière fois que j’ai vu Paris de Richard Brooks, Mélodie interrompue de Curtis Bernhardt, Le Voleur du roi de Robert Z. Leonard et Diane de Poitiers de David Miller. Quelques rares apparitions au cinéma mises à part, entre autres dans Quand la terre brûle de Irving Rapper, Au péril de sa vie et Le Trésor des sept collines de Gordon Douglas, L’Enlèvement des sabines de Richard Pottier, Double jeu de Alvin Rakoff et La Seconde mort d’Harold Pelham de Basil Dearden, l’acteur allait principalement tenter sa chance à la télévision par la suite. Avec un succès d’ores et déjà estimable, puisqu’il y avait décroché dans des séries britanniques quelques rôles en or, tels que celui de Ivanhoe dans la série du même nom, de Beauregarde Maverick aux côtés de James Garner pendant deux saisons de « Maverick », de l’aventurier Simon Templar dans les six saisons de « Le Saint » et pour finir de Lord Brett Sinclair aux côtés de Tony Curtis dans la seule saison de « Amicalement vôtre », devenue culte d’abord dans les pays germanophones, puis en France, grâce à son doublage irrévérencieux.

Puis vint l’appel de la gloire pour l’éternité sous forme de l’opportunité de remplacer le premier James Bond officiel Sean Connery, plus jeune que Moore et las d’être cantonné dans cet emploi contraignant au bout de six films. Conscient de ses limitations dramatiques, tout comme du caractère absurde de la prémisse de la série, Roger Moore avait alors opté pour un style de jeu très décalé. Cette réinvention du personnage s’était soldée par plusieurs succès planétaires : d’abord Vivre et laisser mourir de Guy Hamilton, puis L’Homme au pistolet d’or du même réalisateur, L’Espion qui m’aimait et Moonraker de Lewis Gilbert, Rien que pour vos yeux et Octopussy de John Glen, avant l’essoufflement temporaire de la série et de l’acteur, à l’époque âgé de 57 ans, avec Dangereusement vôtre également de Glen. Il n’empêche que Roger Moore a indéniablement su imposer sa marque à un personnage mythique, un exploit pas toujours à la portée de ses trois successeurs à ce jour : Timothy Dalton, Pierce Brosnan et Daniel Craig.

Le revers de la médaille étant que Moore était dès lors si reconnaissable en tant que Bond que ses films ultérieurs ne lui permettaient guère de s’en affranchir. Ni ses rôles en parallèle, dans Gold et Parole d’homme de Peter Hunt, Les Oies sauvages, Les Loups de Haute Mer et Le Commando de sa majesté de Andrew V. McLaglen, Bons baisers d’Athènes de George Pan Cosmatos, L’Équipée du Cannonball de Hal Needham et L’Héritier de la panthère rose de Blake Edwards, ni ses films ultérieurs, Double arnaque de Michael Winner, Le Grand tournoi de Jean-Claude Van Damme, Spiceworld Le film de Bob Spiers et Boat trip de Mort Nathan, n’ont ainsi marqué l’Histoire du cinéma. Ce qui ne veut point dire que Moore n’avait pas tiré profit de la dernière partie de sa vie, puisqu’il était un ambassadeur itinérant d’UNICEF depuis 1991, sillonnant la planète pour attirer l’attention sur le sort souvent peu enviable des enfants. C’est surtout grâce à cette activité charitable qu’il a été élevé au rang de Sir par la reine Elizabeth II. en juin 2003.

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