Critique : The rider

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The rider

Etats-Unis : 2017
Titre original : –
Réalisatrice : Chloé Zhao
Scénario : Chloé Zhao
Interprètes : Brady Jandreau, Tim Jandreau, Lilly Jandreau
Distribution : Les films du Losange
Durée : 1h45
Genre : Drame
Date de sortie : 28 mars 2018


Note : 3/5

Deux ans après Ces chansons que mes frères m’ont apprises, premier long métrage de la réalisatrice chinoise Chloé Zhao, son deuxième, The rider, a suivi à peu près le même parcours que le premier avec des étapes à Cannes (Quinzaine des Réalisateurs) et à Deauville, avec, cette fois ci, des prix à la clé, le Festival de Toronto venant par ailleurs s’ajouter à celui de Sundance.

Synopsis : Le jeune cowboy Brady, étoile montante du rodéo, apprend qu’après son tragique accident de cheval, les compétitions lui sont désormais interdites. De retour chez lui, Brady doit trouver une nouvelle raison de vivre, à présent qu’il ne peut plus s’adonner à l’équitation et la compétition qui donnaient tout son sens à sa vie. Dans ses efforts pour reprendre en main son destin, Brady se lance à la recherche d’une nouvelle identité et tente de définir ce qu’implique être un homme au cœur de l’Amérique.


Un choix existentiel

Contredisant les idées préconçues que les westerns nous ont inculquées depuis les débuts du cinéma, il est tout à fait possible, dans l’ouest des Etats-Unis, d’être à la fois cowboy et indien. C’est le cas de Brady, as du rodéo et expert dans le débourrage des chevaux sauvages. Brady vit dans la réserve indienne de Pine Ridge, dans le Dakota du sud, auprès de sa petite sœur Lilly, une jeune autiste atteinte du syndrome d’Asperger, et de Wayne, leur père, un ancien cowboy devenu accro aux jeux.

Le rodéo est un exercice très dangereux et Brady va malheureusement subir un accident très grave : crâne écrasé par les sabots d’un cheval, il va rester 3 jours dans le coma avant de s’entendre dire que son état lui interdit dorénavant de remonter sur un cheval et, plus encore, de participer à des rodéos. Ce qui était toute sa vie s’écroule brutalement et il se retrouve face à un véritable choix existentiel : vivre, en reprenant peu ou prou sa vie d’avant, ce qui signifie prendre des risques énormes avec son intégrité physique, ou mourir à petit feu en se pliant au choix de la raison. Pris entre les visites qu’il rend à son ami Lane, spécialiste du rodéo sur taureau, devenu paraplégique suite à un accident et, de fait, encore bien plus amoché que lui, et ses tentatives pour dompter un cheval particulièrement rétif, la nouvelle vie de Brady va petit à petit prendre forme.

Un jeune homme très attachant

La nouvelle vie de Brady, on peut en avoir connaissance via la presse et la télévision. En effet, Brady existe pour de vrai, il s’appelle Brady Jandreau et, même si The rider est une fiction, ce que raconte le film est très proche de ce qu’il a réellement vécu. C’est ainsi que ce jeune dresseur de chevaux sauvages et passionné de rodéo a vraiment eu un très grave accident lors d’un rodéo il y a très exactement 2 ans, qu’il est interdit de rodéo par les médecins et qu’il prend des risques en continuant à dresser des chevaux sauvages. Par contre, le film lui a ouvert un nouvel horizon : lorsque son métier le permet, il accompagne le film et c’est ainsi qu’on a pu le voir il y a quelques semaines dans l’émission Quotidien de Yann Barthès. Le reste de la distribution est à l’avenant, avec Tim, le véritable père de Brady, Lilly, sa véritable sœur, Lane Scott, son ami paraplégique, etc..

Après Les chansons que mes frères m’ont apprises, Chloé Zhao prouve de nouveau un grand talent pour « ferrer » les spectateurs, pour les faire petit à petit  entrer dans ses films quand bien même le sujet traité est loin de présenter pour eux un intérêt majeur. C’est ainsi que dans The rider, il n’est nul besoin d’être un amateur de la race chevaline et, encore moins, d’être un cavalier émérite, pour s’intéresser à la vie de Brady, à son rapport particulier avec les chevaux, à l’art consommé qu’il a pour les dresser. Avec beaucoup de tendresse de la part de la réalisatrice, The rider montre un jeune homme très attachant et nous fait méditer sur des réflexions telles que « les animaux blessés, on les tue. Les humains, on les oblige à continuer à vivre ! ».


Conclusion

Le séjour qu’elle a passé auprès des résidents de la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du sud, s’avère très bénéfique pour la réalisatrice chinoise Chloé Zhao, les deux films qu’elle y a tournés ayant fait le tour du monde et lui ayant permis d’assoir sa notoriété dans un domaine cinématographique de plus en plus riche : le docu-fiction. Elle a pour elle une qualité rare : arriver à intéresser le spectateur à des sujets dont il est a priori très éloigné.

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