Critique : The Prequel strikes back

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The Prequel strikes back

États-Unis, 2016
Titre original : –
Réalisateur : Bradley Weatherholt
Ecriture : Bradley Weatherholt
Distribution : Indépendante (VOD)
Durée : 1h20
Genre : Documentaire
Date de sortie : 14 septembre 2016

4/5

Apparemment, les nouvelles moutures de Star Wars au cinéma font mine d’oublier les épisodes I, II et III, sortis entre 1999 et 2005, ceux qui font parti de la prélogie (en opposition avec la trilogie originale et la postlogie). Critiquées, conspuées, moquées à leur sortie, et sans cesse depuis, les préquelles de Star Wars font pourtant partie intégrante de la saga. Toute une génération a, comme moi, grandie en découvrant les films à partir de La Menace Fantôme, en même temps que des hordes de fans critiquaient sur internet  chaque plan, chaque décision de George Lucas. Mais comme le dit une des personnes interviewées dans le documentaire, personne ne hait autant Star Wars qu’un fan de Star Wars 

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Crowfunding: a new hope

Si il y a quelques années, Fanboys explorait sous forme de fiction la découverte du premier épisode / du quatrième épisode (enfin celui de 1999, vous m’avez compris), ici il s’agit de revenir rétrospectivement sur ces trois films. Le documentaire a été financé en partie grâce au crowfunding, sur IndieGogo, et est disponible depuis septembre en location sur Youtube (moyennant 2,50 euros), en V.O.

Bradley Weatherholt, le réalisateur, explore durant cette heure et demie plusieurs thématiques, en commençant en toute logique par le rapport à l’enfance. Comme lui, vous avez peut être découvert la saga de Lucas en étant enfant,quelque soit l’épisode. Mais le documentaire ne va pas se limiter à une approche nostalgique de Star Wars, au contraire il va procéder à une analyse détaillée de ce qui fait les forces et la faiblesse des épisodes sortis dans les années 2000. Prenons le jeu des acteurs : pourquoi certains sont soit mauvais, soit ont l’air absent ? Tout d’abord on peut penser aux fonds verts omniprésents (ce qui est très voyant en les revoyant aujourd’hui), mais surtout on nous apprend comment George Lucas dirigeait les acteurs, avec un répertorie limité à trois phrases : action, plus vite, coupez (!).

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People v.s. George Lucas 

On explorera aussi d’autres territoires, comme le discours politique du réalisateur, dont on ne peut nier la réflexion et la critique de l’impérialisme américain, l’appui sur des mythes fondateurs ou sur le fameux « parcours du héros » théorisé par Joseph Campbell. Un critique musical nous offre même une analyse de la musique de John Williams, beaucoup plus importante que les dialogues, et ce quelque soit l’épisode !

Un point fort du documentaire est aussi de vouloir cerner qui est George Lucas. Réalisateur indé devenu multi-milliardaire, son personnage va se dessiner, tout comme le reste du documentaire à travers les yeux des personnes interrogées. Par exemple, un critique va relever les hommages faits à Buster Keaton à travers le personnage de Jar-Jr Binks, et une autre personne va le comparer à Thomas Edison. Au final, pour Lucas comme pour les films, qu’on soit universitaire, critique, fan, chacun va avoir sa vision !

Conclusion

Si il y a trois ans Room 237 nous offrait l’exégèse de Shining, aujourd’hui on a droit à celle de la prélogie. Même si les épisodes I, II & III sont, à mon humble avis, moins maîtrisés que les IV, V & VI, ils ne sont pas moins qu’une autre facette de cette mythologie moderne. Des films transmissibles de générations en générations, comme se transmet un sabre laser d’une trilogie à l’autre. Et puis, peut-être que certains passages sont déjà kitschs, mais quel importance qu’un film (ou plusieurs ici ?) soit mauvais, vu tout ce que l’on peut en tirer ? D’ailleurs, ces épisodes peuvent-ils réellement être si mauvais si l’on pense à tout ce qu’on peut en sortir, tout ce qu’on peut analyser, tout ce qu’on peut ressentir et expliquer ? 

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