Critique : The Neon Demon (Cannes 2016)

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The Neon Demon afficheThe Neon Demon

Etats-Unis, Danemark, France – 2016
Titre original : –
Réalisateur : Nicolas Winding Refn
Scénario : Nicolas Winding Refn
Acteurs : Elle Fanning, Jena Malone, Bella Heathcote
Distribution : The Jokers / Le Pacte
Durée : 1h 57
Genre : Thriller, horreur
Date de sortie : 8 juin 2016

4/5

Cinq ans après l’énorme succès de Drive (une révélation internationale) et 3 ans après only God Forgives (un film beaucoup plus personnel et à la visibilité plus modeste), Nicolas Winding Refn est de retour. The Neon Demon est un film d’horreur au style ultra-personnel, surréaliste et planant. Une oeuvre fascinante.

Synopsis :Une jeune fille débarque à Los Angeles. Son rêve est de devenir mannequin. Son ascension fulgurante et sa pureté suscitent jalousies et convoitises. Certaines filles s’inclinent devant elle, d’autres sont prêtes à tout pour lui voler sa beauté.

The Neon Demon NWR

Une immersion dans le milieu de la mode

Après Drive (lire notre critique), Nicolas Winding Refn retrouve Los Angeles pour investir cette fois le monde de la mode et ses dérives. Un film d’horreur dans le milieu du mannequinat est un thème qui sort de l’ordinaire et quand on y intègre des éléments fantasmagoriques puis horrifiques, le résultat est un OVNI cinématographique. The Neon Demon n’est pas un film d’horreur conventionnel mais relève d’un cinéma conceptuel dans lequel le visuel est comme un personnage à part entière. On se rapproche du cinéma de David Lynch, une bien belle comparaison pour Nicolas Winding Refn, et dont il n’a pas à rougir. Malheureusement, ce type d’oeuvre trouvera difficilement sa place auprès du grand public.

The Neon Demon est un conte moderne. Le spectateur suit Jesse, adolescente d’une beauté divine qui débute dans le milieu de la mode. Ce milieu est quasiment exclusivement féminin, ces mannequins se comportent comme un meute de loups qui voient un nouveau membre dangereux, fort, débarquer en leur sein. Ses rivales tournent autour de Jesse, sont jalouses, convoitent sa beauté. Ici tout n’est que futilité, les personnages sont obsédés par l’apparence, le narcissisme est omniprésent.

La beauté des corps est mise en avant, les protagonistes ont des plastiques parfaites. Cette beauté est magnifiée par l’image. Les plans sont splendides, le rapport aux couleurs est fort, à la fois éblouissant et assombrissant. Cet esthétisme constant provoque rapidement une gêne pour finir par écoeurer.

The Neon Demon

Un exercice de style

Il semble que le réalisateur de la saga Pusher prenne un virage dans sa carrière. Drive est son plus grand succès et son film le moins personnel. Only God Forgives (lire la critique) était un film plus complexe, The Neon Demon est clairement très intime. On est proche de l’exercice de style, avec des plans éblouissants rythmés au son de la musique électro-pop du compositeur Cliff Martinez. Durant son parcours initiatique, la jeune brebis Jesse glisse progressivement de l’innocence à une forme de malice au fur et à mesure que Los Angeles passe de ville de rêve à lieu de cauchemar. En résumé, c’est intense.

Conclusion

The Neon Demon est une oeuvre sophistiquée et personnelle. Une lente plongée dans l’univers sombre de la mode. On admire cet univers, ces corps, ces lieux avant d’éprouver un sentiment d’écoeurement et de rejet total de ce monde futile. 

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