Critique : Pattaya

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France, 2016
Titre original : –
Réalisateur : Franck Gastambide
Scénario : Franck Gastambide, Stéphane Kazandjian
Acteurs : Franck Gastambide, Malik Bentalha, Anouar Toubali, Ramzy Bedia, Gad Elmaleh
Distribution : Gaumont Distribution
Durée : 1h37
Genre : Comédie
Date de sortie : 24 février 2016

Note : 2,5/5

Réalisé par Franck Gastambide, metteur en scène des Kaïras, Pattaya est une comédie française réunissant les humoristes Gad Elmaleh, Ramzy Bedia et Malik Bentalha et qui raconte le départ des deux protagonistes principaux, interprétés par Gastambide et Bentalha, à la station balnéaire de Pattaya.

Synopsis : Franky et Krimo rêvent de quitter la grisaille de leur quartier pour partir en voyage dans la célèbre et sulfureuse station balnéaire thaïlandaise de PATTAYA. Pour pouvoir s’y rendre à moindre coût, les deux amis ont la folle idée d’inscrire à son insu le nain de leur quartier au championnat du monde de Boxe Thaï des Nains. Mais ce qui devait être pour eux des vacances de rêves va se transformer en l’aventure la plus dingue et périlleuse de leurs vies.

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Un Very Bad Trip français ?

Franck Gastambide s’inspire grandement de Very Bad Trip pour sa comédie. Jusqu’au pitch de base, Pattaya est comme porté par l’influence du film de Todd Phillips : un voyage de détente qui va se transformer en un monstrueux délire échappant au contrôle des protagonistes. Mais les ressemblances ne s’arrêtent pas la. Les personnages sont au nombre de trois, vont avoir des soucis d’argent avec un tiers complètement barré, ici sous les traits de Gad Elmaleh. Enfin le troisième personnage, en l’occurrence le nain, doit encore se faire accepter avant de devenir un véritable pote tout comme l’inoubliable Alan dans Very Bad Trip. Même la célèbre vanne du tigre, déjà fortement pompée à L’Impossible Monsieur Bébé de Hawks, est reprise ici avec un singe. Le final, quant à lui, se conclue sur une vidéo retrouvée dans un portable, identique à la folle conclusion hilarante de la comédie américaine. Franck Gastambide signe donc clairement un Very Bad Trip à la française en insérant ses propres situations cocasses, résolument drôles, et des vannes bien senties au milieu de dialogues emplis de références. Réunissant un casting attrayant, Franck Gastambine se repose sur un scénario un peu trop simpliste, un enchaînement de situations qui font avancer l’intrigue sans réellement surprendre ou mettre son spectateur dans un quelconque état de suspense. Les péripéties sont souvent recyclées, à l’image de l’inévitable soirée sur la plage, cliché du genre, néanmoins bien tournée. Finalement, Pattaya repose d’avantage sur le style que sur le contenu.

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Un film rempli de références

Pattaya n’offre rien de nouveau dans son scénario mais dégage un certain style et surtout une sympathie pour ses protagonistes. D’abord le personnage de Gastambine, affublé d’une petite particularité très drôle et bien utilisée dans le film que nous ne spoilerons pas ici, est très drôle. Allez un indice : il s’agit d’une ressemblance avec un acteur américain. Plein d’auto dérision, les interprètes portent leurs personnages avec une véritable conviction et croient aux innombrables problèmes qui leur tombent sur le nez. Franck Gastambine signe un portrait drôle et attachant des jeunes de cité cherchant à fuir leur condition à Pattaya. Grâce à l’alchimie spontanée et réelle qui se dégage de l’équipe, les dialogues sont fluides, les relations naturelles, et le film est porté par l’instinct de ses interprètes. Le metteur en scène amoncelle les références, de L’Exorciste à Casino Royale, plus ou moins subtilement, jusqu’à ce que le cinéphile se retrouve en terrain conquis. Porté par des vannes majoritairement lourdes et scatologiques, Pattaya n’est pas le long métrage le plus pertinent et subtil de ces dernières années. Parfois long et répétitif, se perdant souvent dans les clichés du genre, Pattaya ennuie par moments mais parvient à garder l’attention du spectateur grâce à cette mise en scène soignée. Avec une photographie plaisante, Franck Gastambine parvient à donner une réelle épaisseur à ses personnages et à son cadre, appuyé par quelques idées techniques intéressantes.

 

Conclusion

Pattaya remplit son cahier des charges et parvient à divertir sans prétention aucune un public conscient de ce qu’il s’apprête à voir. On n’en attendait pas plus, on en attendait pas moins, Pattaya réussit relativement bien son pari de divertissement sans prétention.

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