Critique : Logan

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Logan

Etats-Unis, 2017
Titre original : –
Réalisateur : James Mangold
Scénario : Michael Green, Scott Frank, James Mangold

Avec : Hugh Jackman, Patrick Stewart, Dafne Keen
Distribution : Twentieth Century Fox France
Durée : 2h17
Genre : Action, Science fiction
Date de sortie : 1er mars 2017

3,5/5

Très librement inspiré du comics « Old Man Logan » de Mark Millar, Logan est sorti le mercredi 1er mars dans nos salles. Dernière apparition de Hugh Jackman dans le rôle de Wolverine, c’est également le troisième opus de la saga solo du personnage, dont James Mangold a réalisé le second et donc dernier épisode.

Synopsis : En 2039, dans une terre pauvre où les mutants ont pratiquement totalement disparus, Wolverine et Charles Xavier font partis des derniers survivants. Dans un décor post apocalyptique très imprégné western, Logan à la vie rude, son pouvoir d’auto régénération ne fonctionne plus très bien, et le maître des mutants, le Professeur X, de nouveau sous les traits de Patrick Stewart, perd légèrement la boule et ne parvient plus à canaliser son immense pouvoir. Fauché, désabusé, triste et malade, Logan se démène pour offrir un avenir descend à son ami, qui l’a jadis recueilli et aidé à devenir un homme meilleur.

Le Dernier Combat de L’Immortel

Souvenez-vous, en 2009 sortait X-Men Origins Wolverine réalisé par Gavin Hood, premier spin-off de la saga X-Men avec en tête d’affiche le héros canadien. Ce fut une déception pour tous les fans qui n’ont pas réussi à retrouver l’essence de l’univers des mutants. En 2013, James Mangold dirige Le Combat de L’Immortel, plus ambitieux mais qui ne parvenait jamais à atteindre des sommets. Cette année, il remet le couvert avec Logan, qui marque donc les adieux de de Hugh Jackman au héros qu’il incarne depuis 17 ans. Et c’est avec ce troisième film que l’artiste parvient enfin à donner à l’Immortel un combat digne de ce nom.

Logan met en scène des survivants. James Mangold est parvenu à retranscrire avec justesse le Wolverine de « Old Man Logan », devenu un homme fatigué d’exister et qui ne croit plus en rien. Plus calme que dans sa jeunesse, Wolverine s’est replié sur lui-même et ne veut qu’une seule chose : se défoncer et qu’on lui foute la paix. Pourtant le Professeur X semble croire en l’existence de nouveaux mutants, et notamment l’arrivée prochaine de X-23, le clone de Wolvie dans les comics, une gamine douée des mêmes capacités que lui. Charles Xavier, malgré ses défaillances cérébrales n’a pas perdu foi en son rêve utopique d’un monde solidaire et équilibré. Il veut donc, en toute évidence, porter secours à cette jeune mutante, ce qui n’est pas au goût du mutant griffu. Les plus ardents fans des comics y verront peut-être une référence à la saga Hope, où Cable protège à travers l’espace et le temps le futur messie des mutants, l’origine d’une nouvelle naissance, souvent rapporté à X-23 à travers le long métrage, une notion d’espoir très forte aux thématiques des X-Men.

Esthétiquement, Logan est irréprochable, offrant une ambiance à la Mad Max très agréable. Les scènes d’action sont absolument dantesques, le film classé R aux Etats-Unis utilise très bien son potentiel de violence dans des scènes sanglantes, rares, mais d’une très grande intensité, la mortalité de ces super-héros anciennement immortels, étant soulignée. Dès la scène d’ouverture Wolverine est présenté comme un personnage dépassé mais qu’il vaut mieux ne pas embêter. Hugh Jackman nous fait d’entrée son visage animé par l’animalité de Wolverine énervé. À coups de griffes, il fait voler quelques membres dans les airs. Les références ne s’arrêtent pas là avec des clins d’œil aux précédents films de la saga, que ce soit aux X-Men ou aux Wolverine.

Une relation tri-générationnelle très touchante

Avec Logan, James Mangold est parvenu à aller au plus près du personnage de Wolverine. Il dresse un portrait puissant du protagoniste : un visage triste, intriguant, désabusé, empathique, inquiétant et ambigu. Le cinéaste lui donne une dimension très humaine, avec un réalisme mélancolique. Il oppose le ton de son métrage à l’excès des précédents films, remplis de scènes d’action extravagantes. Une intrigue terre à terre, sans explosion de pouvoirs mutants, une histoire sombre, pour exprimer le temps qui passe, la détresse de la vieillesse, à travers le personnage de Logan, mais aussi, et surtout via Charles Xavier. Deux vestiges d’immenses gloires passées, des survivants, jadis légendes, seules dans un monde en perdition où leur sens de la vie est encore plus floue qu’à l’apogée des X-Men. Le spectateur ressent cet effet de détérioration, cette notion constamment mise en avant de nostalgie de leur passé. Wolverine a tout vu, tout vaincu, et plus rien ne le fait vivre, il devient malade, au crépuscule de son existence.

L’arrivée de X-23 redonne un sens à leur vie désormais sans but. Une opposition constante entre la vieillesse et la jeunesse s’établit. Un regard tourné vers le passé, un sentiment mélancolique pour tous les fans qui voient leurs héros aux abois. Cette nostalgie qui se dégage s’oppose à la fougue de X-23, jeunesse en devenir, qui est également une bonne manière pour la Fox d’introduire les New Mutants. Logan achève l’histoire d’une icône des comics avec beaucoup de sensibilité et se révèle un hommage puissant à Hugh Jackman, aux films passés de la saga, et à tout un univers. Une fin pleine d’émotion pour tous les fans inconditionnels de l’univers Marvel, qui, les yeux emplis de larmes, resteront scotchés sur ce dernier plan, évocateur d’un chapitre qui se clôt. James Mangold fait plaisir aux fans et offre un adieu très touchant au X-Man le plus connu. Il signe un film marqué par le temps qui passe que ce soit dans son histoire et ses personnages mais également par sa symbolique. Hugh Jackman a interprété le rôle de Logan pendant 17 ans, un rôle qui lui colle à la peau et qui est parvenu à faire l’unanimité parmi les afficionados des comics. Logan est un adieu plein de sensibilité qui touchera toutes les générations qui ont grandis avec les comics de Stan Lee, avec ce lien qui unit Wolverine et Hugh Jackman merveilleusement bien exploité.

 

Conclusion

Ce film sombre casse les codes des blockbusters dans sa manière de gérer l’action et dans sa façon de raconter une histoire pleine de sensibilité, riche en regrets et d’une mélancolie d’une ère qui s’achève. Poignant. Le meilleur opus de la saga Wolverine mais également un des meilleurs films de la franchise X-Men.
https://youtu.be/6AAr7t-cVmc

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