Comme le vent

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Italie : 2013

Titre original : Come il vento
Réalisateur : Marco Simon Puccioni
Scénario :  Heidrun Schleef, Marco Simon Puccioni, Nicola Lusuardi
Acteurs :  Valeria Golino, Filippo Timi, Francesco Scianna
Distribution : Bodega
Durée : 1h52
Genre : Drame, Biopic
Date de sortie : 18 juin 2014

Note : 3/5

Seule contre la Mafia ou presque, Armida Miserere, l’une des premières femmes directrice de prison en Italie, a mené un combat difficile pour la justice tout en tentant de vivre sa vie de femme, jusqu’au point de non retour…

Synopsis : Armida Miserere fut l’une des premières femmes directrice de prison en Italie. Lorsque son compagnon Umberto Mormile, un éducateur dévoué à la réinsertion des détenus, est assassiné en avril 1990 par la Mafia, elle ne baisse pas les bras. Jusqu’à sa mort en 2003, Armida va se dévouer à son métier, allant d’un établissement pénitentiaire à un autre, sacrifiant sa vie personnelle à la lutte contre la corruption qui mine son pays.

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Le combat d’une femme

Le film s’ouvre sur cet assassinat qui va sceller l’engagement de cette femme qui a participé en première ligne à l’opération Mains blanches qui a marqué les années 90. Courageuse, elle restera menacée de mort le reste de sa vie. Déterminée à se battre contre le laxisme, ou plus précisément la corruption, de gardiens complices de certains prisonniers liés au crime organisé, elle l’était tout autant à assurer les droits des détenus.

Son combat semble perdu d’avance mais pourtant elle n’abandonnera jamais, malgré l’envie d’une vie normale. La comédienne Valeria Golino porte avec force ce drame tiré d’une histoire vraie. Elle apporte sensibilité et humanité à celle qui est dépeinte certes comme une héroïne mais aussi comme un être de chair et de sang. La comédienne est sensuelle, vivante et son portrait n’est pas académique. Son interprétation la montre forte dans son travail et plus fragile lorsqu’elle est confrontée à sa solitude croissante, et dans ses relations avec les hommes ou ses chiens.

 

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Un hommage autant émotionnel que politique

Le titre évoque autant sa quête de liberté que la futilité de sa lutte et le risque d’oubli de son combat. Le réalisateur Marco Simon Puccioni a eu le projet de s’attaquer à ce sujet dès le suicide de cette femme. Il a voulu rendre hommage à son courage et en brossant son portrait, il livre un constat désespéré de l’Italie où un mal en remplace un autre. Si sa mise en scène est lacrymale et victime parfois d’effets mélodramatiques, il redonne une voie et un visage à cette femme qui a lutté jusqu’au bout contre des ennemis souvent invisibles pour finalement s’en aller comme le vent, libre mais vite oubliée. Dans ce qui s’inscrit dans la tradition du cinéma politique italien, même sans la même richesse narrative de style ou de profondeur de la grande époque des années 70, celui des Elio Petri (Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon) ou Francesco Rosi (Main basse sur la ville, L’Affaire Mattei, Cadavres exquis), il lui redonne une postérité dans la grande histoire de son pays, ce qui n’est pas un mince compliment.

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Résumé

Ce mélodrame politique porté par la magistrale prestation de Valeria Golino, Comme le vent de Marco Simon Puccioni est un cri de colère certes, mais aussi le beau portrait d’une femme qui a été ’empêchée’ de mener en parallèle sa carrière avec la rigueur nécessaire à sa rude tâche et sa vie personnelle.

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