Cannes 2017 : Loveless (Nelyubov)

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Loveless

France, Russie, 2017
Titre original : Nelyubov
Réalisateur :Andreï Zviaguintsev
Scénario :Andreï Zviaguintsev
Acteurs : Maryana Spivak, Alexei Rozin
Distribution : Pyramide Distribution
Durée : 2h07
Genre : Drame
Date de sortie : inconnue

Note : 3/5

Andrey Zvyaginstev (Le Bannissement, prix d’interprétation masculine pour Konstantin Lavronenko ; Leviathan, prix du scénario) revient sur la croisette pour présenter Loveless, un drame familial sombre à l’ambiance pesante.

Synopsis : Boris et Zhenya sont en train de divorcer. Ils se disputent sans cesse et enchaînent les visites de leur appartement en vue de le vendre. Ils préparent déjà leur avenir respectif : Boris est en couple avec une jeune femme enceinte et Zhenya fréquente un homme aisé qui semble prêt à l’épouser… Aucun des deux ne semble avoir d’intérêt pour Aliocha, leur fils de 12 ans. Jusqu’à ce qu’il disparaisse.

Une plongée dans l’agonie

On entame le film en découvrant Aliocha, un jeune garçon de 12 ans qui semble aussi seul que triste dans les rues de cette cité ouvrière morose. Rapidement le ton est donné, nous assistons à la séparation de ses parents et à la bagarre pour savoir qui ne va pas garder l’enfant… abominable. Ce drame familial annoncé se transforme en véritable tragédie.

Le sujet est lourd, ultra négatif et au final complètement ancré dans notre époque. Ce couple qui divorce et se déchire pense à l’avenir, malheureusement l’enfant qu’ils ont conçu ensemble fait partie du passé. Au final, ne faudrait-il pas mieux qu’il n’existe pas afin de repartir à zéro ? C’est la question que l’on nous pose jusqu’à ce qu’il disparaisse effectivement, bien mystérieusement.

Le récit se concentre alors sur l’enquête pour retrouver Aliocha, une traque intéressante car elle permet d’entrer d’avantage dans le quotidien de cette Russie moderne et de découvrir ses nombreux maux : manque de moyens, corruption… Mais cette recherche va malheureusement occuper trop de place dans le récit et finir par l’étouffer. Du drame familial, Andreï Zviaguintsev prend de la hauteur et nous dévoile ce peuple Russe qui a perdu toute âme à travers ce couple symbolique d’une nation en crise morale et de ces bulletins d’information révélateurs et inquiétants à la radio. Ces jeunes hommes et femmes austères et sans une once d’amour ne savent donner que de la haine, reproduisant l’inhumanité dont leurs parents ont fait preuve à leur égard, la rencontre avec la mère de Zhenya étant particulièrement sinistre. Un portrait effrayant d’un manque de lien humain, glaçant, marqué en particulier par ce cri poussé en silence qui annonce le drame.

Conclusion

Un malaise s’installe tout au long du récit de Loveless. Un récit froid et sombre qui dresse le portrait d’un peuple en perte d’identité, qui doit retrouver ses valeurs pour survivre.

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