Boardwalk Empire – Saison 4 Episode 1 – New York Sour

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New York Sour - Steve Buscemi

Boardwalk Empire est une série qui n’a pas peur du changement, prête à se débarrasser de personnages arrivés à une impasse (les scénaristes d’Homeland auraient beaucoup à apprendre de la saison 2 de Boardwalk), mais aussi à étendre la distribution déjà énorme, ou à donner un rôle plus important aux seconds couteaux. C’est l’une des grandes forces de la série que d’avoir une distribution si vaste, en particulier dans les derniers épisodes lorsque les différents fils narratifs se rencontrent enfin (Al Capone collaborant avec Nucky – Steve Buscemi- en fin de saison 4 par exemple), même si cela peut parfois créer des frustrations quand on ne voit pas Chalky ou Margaret (absente ici) pendant plusieurs épisodes.

Dans New York Sour, deux personnages jusqu’ici mineurs sont particulièrement mis en avant. D’une part le fils aîné d’Eli, dont l’acteur a d’ailleurs changé pour l’occasion, qui pourrait devenir une sorte de nouveau Jimmy, cherchant à ce que Nucky le prenne sous son aile. Le changement d’acteur est forcément un peu délicat, d’autant qu’il s’était déjà fait remarquer en saison 3, prenant des responsabilités pendant le séjour d’Eli en prison. Son chemin semble un peu tracé d’avance, probablement destiné à tomber sous l’influence de Nucky et servant probablement de déclencheur pour de nouvelles tensions entre les frères. Ceci étant dit, Terence Winter a plus que prouvé sa capacité à nous surprendre dans ses deuxièmes parties de saison. Patience, donc.

 

New York Sour - Steve Buscemi

L’autre, c’est Dunn Purnsley, rencontré dans la saison 2 lors du bref séjour de Chalky en prison. À la manière de Richard Harrow, il a une présence très singulière qui change le ton des scènes dans lesquelles il apparaît, même en arrière-plan, et en fait un excellent candidat pour un temps d’antenne élargi, d’autant que c’est l’occasion pour la série d’explorer les dynamiques raciales de l’Amérique des Roaring Twenties. New York Sour le met dans une position très symbolique : un couple blanc le trompe et se sert de lui comme d’un animal de foire, le poussant à une violence extrême pour préserver sa dignité. Le commentaire social n’est pas très subtil ou caché (encore moins quand on y ajoute la remarque de l’actrice de Nucky sur les danseuses « primitives »), mais ça devient plus intéressant quand on le voit interagir avec Chalky, qui ne le traite pas avec autant de compassion qu’il aurait peut-être espéré. Les moqueries de son patron quand il enterre le corps de sa victime sont peut-être un indicateur que Boardwalk Empire a pour ambition de s’intéresser aux dynamiques de pouvoir, aussi bien dans un contexte social que racial. Tout ça pour dire que les aventures de Dunn Purnsley sont sans aucun doute l’aspect le plus prometteur de cette première.

Le dernier élément nouveau, et le plus intriguant des trois, est incarné par cet étrange policier, sorte de Kenneth Parcell des années 20 en apparence, mais qui cache de toute évidence quelque chose de plus sombre. La série nous a habitué aux personnages ambigus qui se cachent derrière un masque, à commencer par Nucky et, plus littéralement, Richard Harrow, même s’il semble que Nucky en soit de plus en plus lassé.

Le défaut de cette approche qui introduit de nouveaux éléments à la série, c’est bien sûr qu’on ne fait qu’apercevoir d’autres. En l’occurrence, Al Capone apparaît dans des scènes plus comiques qu’autre chose, obsédé par son image publique (les fans des Sopranos se souviendront que Christopher avait eu une réaction similaire dans la première saison, or Terence Winter a justement fait ses armes sous la direction de David Chase). Harrow, quant à lui, ouvre et clôt l’épisode avec style, d’abord avec ses tendances meurtrières et énigmatiques habituelles, puis en retrouvant sa sœur. Encore un personnage qui va se retrouver isolé du reste du monde et que l’on va suivre tout seul, mais bon, ça devrait marcher mieux avec quelqu’un d’aussi fascinant que lui, par opposition à, disons, Van Alden, dont l’absence n’est pas malvenue ici.

 

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