All she can

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All she can

All she can afficheAll she can

USA : 2011
Titre original : All she can
Réalisateur : Amy Wendel
Scénario : Amy Wendel
Acteurs : Jeremy Ray Valdez , Joseph Julian Soria
Distribution : Inconnu
Durée : 1h31
Genre : Drame
Date de sortie : Prochainement

Globale : [rating:3.5][five-star-rating]

Présenté en compétition au Festival de Deauville 2011, All she can est le premier film produit et réalisé par Amy Wendel (et son mari). Une histoire sportive peu banale sur un sujet de fond pourtant traité maintes fois font de ce film une belle représentation du nouveau rêve américain…

Synopsis : Bienvenue à Benavides au Texas, une bourgade dans laquelle des filles menues peuvent soulever 280 livres de fonte, où des recruteurs de l’armée trainent dans les couloirs des lycées et où une communauté d’américains d’origine mexicaine, patriote et présente bien avant l’existence du Texas, lutte afin de surmonter les difficultés économiques. Luz est une adolescente qui veut quitter cet endroit et l’haltérophilie est son ticket de sortie.

All she can

The American Dream : new generation

Avant de faire le film, Amy Wendel s’est posé la question de savoir si elle devait tourner un documentaire à la place d’un long métrage, sur la vie des habitants du Texas, état dans lequel elle a séjourné en tant que vacancière seulement. Mais pour montrer la persévérance de la jeune fille dans le film, elle a finalement trouvé (à juste titre) que la fiction serait un choix plus judicieux.

Toutefois, All she can reste réaliste, tourné au Texas avec de vrais Texans et parlant des Texans. Wendel a même fait dans le détail, allant jusqu’à embaucher le vrai directeur d’admission de l’université d’Austin dans son propre rôle, et de représenter l’école comme elle est (encore) là-bas.

Car au Texas, l’armée vient vraiment recruter des jeunes élèves dans les couloirs, tout comme les shérifs font sortir les étudiants de cours au hasard pour envoyer les chiens renifler leurs sacs à dos pour y trouver de la drogue. On se croirait dans un autre monde, et pourtant nous sommes en 2011 aux États-Unis, dans un état libre.

C’est dans ce contexte qu’évoluent les protagonistes mexicains de l’histoire. Et c’est de leur point de vue que sont expliqués leurs rêves. Pas ici d’envie de devenir la prochaine Nouvelle Star ou multimilliardaire. Juste un besoin d’aide pour avoir les mêmes possibilités que tout le monde dans le pays, l’accès à l’éducation (et donc une porte de secours) malgré les difficultés financières, et la satisfaction d’y arriver dans la vie même (et surtout) quand on est Latino, brisant ainsi les préjugés.

Même si cela paraît un peu cliché et déjà vu, All she can aborde le sujet sans prise de tête, sans tomber dans le pathos ou la caricature, et nous sert une histoire enfin un peu positive dans cette nouvelle génération de réalisateurs américains plutôt portés sur l’abandon des parents dans des familles déjà mal en point (génération de dépressifs donc…). Et la simplicité paie, puisqu’on se laisse prendre au jeu facilement…

All she can

Yes she can

Les interprètes du film font eux aussi dans la sobriété, devenant de plus en plus attachants. Le personnage de Luz est bien évidemment au centre de l’histoire, même si le film que l’on imagine comme un Girlfight ou un Million Dollar baby bis se transforme complètement au fur et à mesure du récit.

Déjà, pour une fois, pas de boxe, mais un sport beaucoup moins connu chez les femmes et que l’on a pas l’habitude de voir traité au ciné : l’haltérophilie. Mais le sport en lui-même ne compte pas vraiment, ni le fait de savoir si oui ou non Luz sera championne. En effet, le sport devient vite un peu secondaire, et même si on suit l’entraînement de la jeune femme, son impulsivité et son impatience lui feront prendre des décisions qu’elle devra assumer plus tard dans le film, et c’est sur cela qu’on se concentrera. L’important, c’est donc de voir si elle pourra décrocher cette bourse pour aller à l’université et sortir de ce trou à rat qui ne la mènera nul part. L’important c’est de la voir faire tout ce qu’elle peut, comme dans le titre, pour s’en sortir.

Luz est une battante, portée par son caractère fort qui lui jouera parfois des tours malheureusement. Mais le film aborde de nombreux sujets variés grâce à cette jeune latino-américaine exerçant un sport d’homme : l’immigration, l’armée, la féminité, l’honneur, la justice, le sport, l’éducation, la pauvreté ou encore la sexualité se retrouvent mêlés dans l’histoire.

On peut donc trouver qu’Amy Wendel s’éparpille un peu, se rendant compte qu’elle ne peut pas tout mettre en 1h34 de film. Mais on ressent sa bonne intention derrière, celle de donner de l’espoir à tout le monde, en créant ce film sur la persévérance. Et pour une fois, l’héroïne n’est pas lâchement abandonnée par sa famille décomposée, bien au contraire, la réalisatrice voulant faire honneur à la communauté latino pour l’amour de leurs liens sacrés que personne ou presque ne peut défaire, et qui fait leur force mais aussi leur faiblesse sur le sol américain…

Résumé

Un premier film réussit, sans chichi, transmettant enfin un peu d’optimisme qu’il fait bon voir. Une bande son efficace, des acteurs authentiques et des sujets de société variés et actuels font de ce film une belle fable des temps modernes sur un sport méconnu et une communauté chargée d’histoire. Une belle réussite donc malgré un côté déjà vu.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=0lkTVhPH76A[/youtube]

1 COMMENTAIRE

  1. Bonne critique qui donne envie de voir le film (ou le DVD si pas de sortie officielle).
    En revanche, dommage de confondre haltérophilie et force athlétique (ou powerlifting comme probablement évoqué dans le film). Vu que le film risque d’attirer des adeptes de ces 2 disciplines, la coquille ne passera pas inaperçue.

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