Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires (contre)

Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires

USA : 2012
Titre original : Abraham Lincoln: Vampire Hunter
Réalisateur : Timur Bekmambetov
Scénario : Seth Grahame-Smith
Acteurs : Benjamin Walker, Dominic Cooper, Anthony Mackie
Distribution : Distribution
Durée : 1h45
Genre : Action, Fantastique
Date de sortie : 8 août 2012

Timur Bekmambetov, le cinéaste d’origine kazakhe venu révolutionner le cinéma d’action à Hollywood et entré dans la cour des grands avec « Wanted » est de retour. Son style, s’il est permis de parler en ces termes pour un plagiaire patenté des frères Wachowski et autres John Woo, se surpasse dans cet opus dans une nullité filmique et visuelle, assortie d’un propos nauséeux qu’on a beaucoup de mal à cautionner même sur l’autel de l’allégorie ou du second degré. Qu’est donc venu faire Tim Burton dans ce salmigondis ?

Synopsis : Le petit Abraham Lincoln, futur président des Etats-Unis voit sa maman succomber sous les dents acérées d’un vampire. Il ne s’accordera dès lors plus aucun répit dans l’extermination de ces ignobles créatures. Coaché par un fin connaisseur des arts martiaux, il part sa hache sous le bras effectuer ses « travaux de nuit » tout en vaquant dans la journée à des occupations normales qui le mèneront au plus haut niveau de l’Etat fédéral.

Historico-vampiricon

S’il n’y avait que l’abyssale nullité du scénario, la désarmante inexistence de la mise en scène, la laideur outrageante de la 3D, le jeu désespérément ectoplasmique du comédien principal et l’insultante médiocrité des effets spéciaux, on serait tenté d’accorder une obole de pardon à cette vaste fumisterie qui, sous prétexte de s’adresser à des ados, les prend pour des mongoliens. Moins acceptables en revanche ces propos quelque peu nauséeux qui érigent en postulat le vampirisme comme cause principale de tous les malheurs que l’Amérique a portés, le tout soutenu par un manichéisme puant qui dédouane de tout méfait les gentils nordistes. Si l’histoire était aussi simple que ça…

Mais il est vrai qu’on aime en jouer, la défier à grands coups d’incommensurables fadaises, cette grande Histoire. La sacrifier sur l’autel de la poésie, de l’allégorie, voire de la grosse déconnade peut effectivement mener à de délicieux résultats. Sous réserve toutefois d’un tantinet d’honnêteté, de talent, d’humour. Las, rien de tout cela ici. Rien qu’un film mal foutu, pas même un nanar, le budget alloué à cette purge (et le matraquage publicitaire dont il bénéficie en sus) ne lui autorisant nullement l’accès à cette catégorie plus noble qu’on veut bien le dire. Revoyons, pour nous convaincre que les vrais bons films de vampires existent, les grands classiques du genre, de Carpenter à Peter Jackson. Et fuyons à bride abattue ce machin qui plagie tout sur son passage !

Complément de programme !

Deux secondes, ce n’est pas fini. Comme la Fox ne fait jamais les choses à moitié, voilà qu’elle propose avant la sortie de ce navet historico-vampiricon une folle aventure dans le lieu dit « Le Manoir » dans le 10^ème arrondissement de Paris. Une heure et demi d’attente (en tout cas le soir de la première) pour un parcours de 20 minutes (mais annoncé 45…) qui vous promet le frisson de votre vie. Conseil liminaire des organisateurs : soulagez-vous la vessie avant… Las, ce n’est ni à pisser de rire et encore moins de peur. C’est juste idiot même si les intervenants fournissent un effort louable dans le jeu. Mais quand on a fait le train fantôme de la Foire du Trône, difficile ensuite d’ériger un trône à cette triste foire.

Résumé

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