25ème Festival Côté court (15 – 25 juin 2016)

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côté court affiche 2016

25ème édition déjà du festival Côté court, l’un des plus importants festivals de courts-métrages en France avec ceux de Clermont-Ferrand ou Brive pour n’en citer que deux autres. Le festival s’est ouvert ce mercredi 15 juin et se poursuivra jusqu’au samedi 25 juin.

Aux quatre coins et Le Divertissement
Aux quatre coins et Le Divertissement avec Sacha Briquet

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Le grand événement de cette édition est la présentation des trois premiers courts-métrages (Aux Quatre Coins ; Le Quadrille ; Le Divertissement) réalisés par Jacques Rivette, tournés entre 1948 et 1952 et jamais revus depuis, sinon d’un nombre réduit de personnes et selon Jacky Evrard, «même André Labarthe ne se s’en souvenait pas» et c’est pas peu dire, ma bonne dame. Pourtant, il n’en avait pas caché l’existence, les évoquant avec Hélène Frappat dans l’ouvrage Jacques Rivette, secret compris, publié dans la Petite Bibliothèque des Cahiers du cinéma. Ces trois films sont dénués de dialogue et qualifiés «d’apprentissage» par le réalisateur. Pourtant il fait déjà preuve d’un sens aiguisé de la mise en scène et de la narration libre, où il n’est pas besoin d’intrigue solidement fixée pour raconter une histoire bien présente. Pourtant, tout est dit dans ces trois pépites avec un coup de cœur particulier pour le deuxième film, Le Quadrille, tourné en 1950, une superbe captation de l’ennui et de la gêne sociale (dans la séduction, dans le rapport aux autres en général, dans le cadre précis d’une «fête» en huis clos). Il saisit les divers gestes physiques pour tenter de combler le premier et cacher la deuxième : marcher de long en large en imitant George Raft, feuilleter une revue que l’on fera semblant de lire, jouer avec ses doigts… L’acte de fumer a ici, selon un commentaire du cinéaste lui-même, «une importance aussi grande que, dans un film policier, celui de tuer un homme». Des échanges de regards sont saisis par un maître du temps dilaté, avec un tout jeune Jean-Luc Godard irrésistible de gaucherie et co auteur de ce premier chef d’oeuvre. Le Divertissement (avec le génial Sacha Briquet) est dans un registre différent, «plus bavard» même si tout aussi muet. Tourné après les deux autres, il pourrait avoir des dialogues pour préciser les sentiments et la nature des rapports sentimentaux. Un prolongement plus formellement abouti que le précédent, plus classique, presque rohmérien, si l’on n’avait pas peur d’enfiler des perles avec une telle affirmation anachronique. Les films ont été retrouvés par sa veuve Véronique dans l’appartement du cinéaste peu après sa disparition le 29 janvier dernier. Tournés en 16 images par seconde, sur pellicule inversible noir et blanc 16 mm, les trois films sont particulièrement fragiles et seront projetés dans une version numérique 2K après restauration (rapide – oups, pas fier là). À découvrir le samedi 18 juin à 18h, en présence de Véronique Rivette. Viendez en avance, il y aura du monde et la salle n’est pas si grande.

Le Quadrille
Le Quadrille

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L’autre grand moment de ces dix jours de projection est une intégrale de l’oeuvre de Bertrand Mandico dont Notre-Dame-des-Hormones (critique) et Boro in the box (re – critique), deux œuvres où l’on retrouve sa muse et collaboratrice Elina Löwenssohn, très grande actrice que l’on prend plaisir à voir et/ou entendre dans ses parfois très courts films. Le réalisateur propose aussi une carte blanche qui inclut, entre autres, un court-métrage quasi inédit de Clive Barker, Forbidden (1978). Bon, après vision de cette rareté (c’était le jeudi soir, sorry), on a le droit de préférer Hellraiser, Cabal et même Le Maître des Illusions. Donc, en résumé, je n’ai que moyennement accroché à cet exercice de (très) jeune auteur avec scènes de tortures et sexe en érection. Sept programmes sont à apprécier en sa compagnie et celle d’autres invités.

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Comme de bien entendu, on retrouve de nombreux habitués du festival dont, pour les amateurs de courts, Yassine Qnia (l’excellent Fais croquer, primé en 2012), Diego Governatori, Jonathan Vinel et Caroline Poggi, Armel Hostiou, Gabriel Abrantes, Marylène Negro, Jacques Perconte, Momoko Seto, Sébastien Bailly et Shanti Masud pour sa visite annuelle. Bertrand Mandico est lui-même en compétition pour Y a-t-il une vierge encore vivante ? On retrouve enfin quelques noms d’auteurs passés au long-métrage mais qui reprennent le chemin du court, comme Serge Bozon, Thomas Bardinet, Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli (le chef d’oeuvre Phantom Boy) ou Emmanuel Mouret. Le festival accueille heureusement aussi des révélations 2016 dont Vincent Le Port avec Le Gouffre, Prix Jean-Vigo 2016 du court-métrage, Benjamin Papin avec Le Dieu Bigorne, primé à Brive et Erwan Le Duc, en compétition à la Semaine de la Critique avec Le Soldat Vierge, tourné après ce Miaou Miaou Fourrure. Enfin, Le Repas dominical de Céline Devaux, en compétition officielle à Cannes et César du court d’animation cette année, est également invité dans le cadre du panorama où l’on retrouve d’autres films qui ont déjà bien tourné dans les festivals dont Vers la tendresse d’Alice Diop, primé à Créteil et à Brive encore ou Que vive l’empereur d’Aude-Léa Rapin, fraîchement primé à Cabourg.

Le Gouffre
Le Gouffre

Dix jours donc, pour un tour d’horizon indispensable de la production annuelle de courts-métrages avec notamment les films suivants dans les sections Fiction, Art & Vidéo et Panorama mais d’autres sont projetés dans le cadre de rencontres et d’échanges avec d’autres invités dont Paul Vecchiali, Luc Moullet et Antonin Peretjatko et bien d’autres. Plus d’informations sur le site officiel.

 

Y'a-t il une vierge encore vivante ?
Y’a-t il une vierge encore vivante ?

COMPÉTITION FICTION > 29 FILMS

  • L’Âge des sirènes de Héloïse Pelloquet, 27 min
  • L’Anémone et l’Ancolie d’Ethan Selcer, 24 min
  • Après de Wissam Charaf, 34 min
  • La Bande à Juliette d’Aurélien Peyre, 48 min
  • L’Esprit du loup de Katia Scarton-Kim, 18 min
  • F**K de Chen Guan, 19 min
  • F430 de Yassine Qnia, 20 min
  • Fanfreluches et idées noires d’Alexis Langlois, 28 min
  • Feu mes frères de Simon Rieth, 46 min
  • Fils du loup de Lola Quivoron, 23 min
  • Ganjouriho de Mathias Minne, 19 min
  • Le Gouffre de Vincent Le Port, 52 min
  • Hotel, Europe de Quentin Daniel et Sylvain Coisne, 18 min
  • J’ai vu l’amour du collectif Dis pas non tout de suite Films, 40 min
  • Je marche beaucoup de Marie-Stéphane Imbert, 47 min
  • J’étais ta rivière de Philippe Ulysse, 25 min
  • Jeunesse de Shanti Masud, 28 min
  • Monsieur Kerrigan de Diego Governatori et Clary Demangeon, 25 min
  • Notre héritage de Jonathan Vinel et Caroline Poggi, 24 min
  • Opium de Pablo Dury, 48 min
  • Que vive l’empereur d’Aude-Léa Rapin, 25 min
  • La révolution n’est pas un dîner de gala de Youri Tchao-Debats, 26 min
  • La République des Enchanteurs de Jeremy Truoilh et Fanny Liatard, 13 min
  • Les Rosiers grimpants de Lucie Prost et Julien Marsa, 31 min
  • Soirs de semaine de Laura Tuillier, 12 min
  • Un éléphant me regarde de Frank Beauvais, 30 min
  • La Ville bleue d’Armel Hostiou, 12 min
  • Vincent V de Soufiane Adel, 22 min
  • Y a-t-il une vierge encore vivante ? de Bertrand Mandico, 9 min
Les Allées sombres
Les Allées sombres

COMPÉTITION ART VIDÉO > 25 films

  • A Brief History of Princess X de Gabriel Abrantes, 7 min
  • Les Allées sombres de Claire Doyon, 22 min
  • Les Bonnes de Soufiane Adel, 8 min
  • Burning Bridges de Christophe Pellet, 33 min
  • Burûq de Camille Degeye, 10 min
  • Cavern de Louise Hémon, 4 min
  • Darwin Darwah d’Arash Nassiri, 12 min
  • Dîner noir de Tristan Bera, Catherine Robbe-Grillet et Beverly Charpentier, 22 min
  • Freaks ou Nouvelles histoires comme ça de Pauline Horovitz, 20 min
  • Hand-Pick de Marylène Negro, 9 min
  • L’Inséparé(e) de Vincent Dieutre, 29 min
  • Isabella Morra d’Isabel Pagliai, 22 min
  • Journal Afghan de Cédric Dupire, 24 min
  • Le Knockdown de Mickael Soyez, 42 min
  • Matkormano de Fabien Rennet et Julien Louvet, 32 min
  • Metabolism de Pierre Jean Giloux, 11 min
  • Le Park de Randa Maroufi, 14 min
  • Pâture du collectif Les Ballets Russes (Orsten Groom, Élodie Tamayo), 14 min
  • Pour dire précisément les choses de Patrick Dekeyser, 1 min
  • Restes de Julien Englebert, 17 min
  • Save My Heart From The World de Jacques Perconte, 10 min
  • Speech of Space Gorilla d’Anna Buros, 13 min
  • The Park de Vanessa Ly, 17’
  • The Run de Mathilde Veyrunes, 16 min
  • Venusia de Louise Carrin, 34 min
Le Dieu Bigorne
Le Dieu Bigorne

PANORAMA > 44 films

  • A Life in Time de Florian Delhormeau, 5 min
  • L’ Architecte de Saint-Gaudens de Serge Bozon et Julie Desprairies, 29 min
  • À rebours d’Emmanuel Mermoud, 11 min
  • Aucun regret d’Emmanuel Mouret, 22 min
  • Brûle cœur de Vincent Tricon, 26 min
  • Des hommes debout de Maya Abdul-Malak, 55 min
  • Le Dieu Bigorne de Benjamin Papin, 35 min
  • Envie de de Catherine Verlaguet-Washbourne, 12 min
  • L’Esprit de l’escalier de Bernard Bloch, 26 min
  • Et il devint montagne de Sarah Leonor, 31 min
  • Fatale de Mathias Walter, 6 min
  • Fantômes d’Ariane Boukerche, 4 min
  • Gang de Camille Polet, 36 min
  • Grexit de Jeanne Delafosse, 10 min
  • Happy We de Louise Narboni, 17 min
  • Heureusement qu’il y a l’appartement de mémé de Camille Rutherford, 19 min
  • I don’t want to sleep with you I just want to make you hard de Momoko Seto, 29 min
  • L’Île jaune de Léa Mysius et Paul Guihaume, 30 min
  • Le Jardin des oubliés de Thomas Bardinet, 30 min
  • Je ne suis pas un cygne d’Armand Lameloise, 16 min
  • Journal animé de Donato Sansone, 3 min
  • Lumpen de Thibault Piotrowski, 8 min
  • Les Marées blanches de Marie Fages, 14 min
  • La Mère à boire de Laurence Côte, 12 min
  • Miaou Miaou Fourrure d’Erwan Le Duc, 22 min
  • Oh Oh Chéri de Lola Roqueplo, 15 min
  • Peripheria de David Coquard-Dassault, 12 min
  • Première Séance de Jonathan Borgel, 10 min
  • Le Python de Laurie Bost et Sébastien Savine, 22 min
  • Rhapsody de Constance Meyer, 15 min
  • Le Repas dominical de Céline Devaux, 13 min
  • Return to Providence de Pierre Desprats, Benjamin Hameury et Maxime Martinot, 22 min
  • Les Ronds-points de l’hiver de Laura Tuillier et Louis Séguin, 59 min
  • Shamanic Killer de Catherine Corringer, 19 min
  • Slow-Ahead de Marie Bottois, 19 min
  • Totems de Paul Jadoul, 8 min
  • Toutes les couleurs de la nuit d’Éléonore Berrubé, 16 min
  • Une histoire de France de Sébastien Bailly, 30 min
  • Un plan d’enfer de Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli, 5 min
  • Vers la tendresse d’Alice Diop, 38 min
  • Victor ou la piété de Mathias Gokalp, 16min
  • Villeneuve d’Agathe Poche, 33 min
  • Wellington Jr de Cécile Paysant, 12 min
  • Yùl et le serpent de Gabriel Harel, 13 min
Aucun regret d'Emmanuel Mouret
Aucun regret d’Emmanuel Mouret

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